68-60909
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RECHERCHES
SUR
L'ICONOGRAPHIE DE L'EVANGILE
AUX XIV«, XV« ET XVI' SINGLES
NOTE DE L'EDITEUR
Cette deuxierne edition (1960) est la reimpression conforme dc la premiere edition publiee en 1916 dans la « Biblwtheque des Ecoiesfianfaises d'Athenes et de Rome », sous le fascicule 109.
Le texte et les dessins sont reimprimes en offset par 1'Impri- merie Joseph Floch a Mayenne.
Les planches hors-texte sont tirees en phototypie par Flmprimerie Faucheux et Fiis a Chelles d'apres les docu ments originaux. Nous tenons a exprimer tous nos remercie- ments a Monsieur Andre Grabar, Membre de 1'Institut, Direc- teur de la Collection chretienne et byzantine de PEcole Pra tique des Hautes Etudes et a Mademoiselle Babic pour Paide precieuse qu'ils nous ont apporte dans la recherche cle ces documents.
GABRIEL MILLET
Membre de I'lnstitut
RECHERGHES
SU R
L'ICONOGRAPHIE DE L'fiVANGILE
AUX XIVC, XVe ET XVF SINGLES
D'APRfiS LES MONUMENTS DE MISTRA, DE LA MACfiOOINE ET DU MONT-ATHOS
DESSINS DE SOPHIE MILLET
670 (JRAVtIRES DANS LE TEXTE ET HORS-TEXTE
DEUXlJfcME EDITION
PARIS
EDITIONS E. DE BOCCARQ
i. RUE DE
A M. TH. HOMOLLE
Hiiinmage de reconnaissance el de respectueuse^affeclion)
INTRODUCTION
Le litre de la presente 6tude causera peut-^ire quelque deception aux confreres et aux amis qui out Men voulu s*int6« resser aux Monuments byzantins de Afistra, qui en attendent le commentaire. Nousnepouvions6clairoir les questions Impor- tarites qui se posent & propos de ces peintures remarquables9 sans 6tendre nos recherches aux divers doraalnes ou Tart a fleuri vets le m£me temps. Et, puisque d'autres ont d6j& r£pondu, quails ont pr6tendu rattacher la « Renaissance byzan- tine », les uns, & de vieux modeles syrlens, les autres, a 1'in- fluence de 1'Italie, nous devions remonter aux engines et suivre en Occident la trace des motifs oiientaux, qui paraissent renaitre au xiv* si6cle, Mais cette 6tude syst^matique ne s'adaptait pas au cadre des Monuments byzantins de Mistra : elle le d^pas- salt sans le remplir, elle exigeait des developpements trop 6tendus, pour pouvoir comprendre tous les themes que Ton y rencontre. Aussi, tout en r^servant Men des parties de notre travail qui ^talent prates, nous en avons d6tach<§ celle-ci, pour en former un livre distinct, que Ton voudra Men accueillir avec indulgence, en attendant celui qtii 6tait proinls,
Nous avons dfli pousser tr&s loia nos recherches, car, pour 6tabllr nos conclusions, une base sftre nous manquait. Assu- "r^ment, FiconograpMe ne peut passer pour un doraaine inex- plor6 et nous risquerions de lasser le lecteur, si nous tentions d'&num6rer tous les 6rudits qui nous ont donn<§ d'utiles ana lyses. Mais nous ne trouvons dans leurs oeuvres que des Etudes partielles. Le travail complet de Pokrovskij laisse Men loin aprfes lui 1'essai rudimentaire de Hohault de Fleury. Nous ne
Iv INTRODUCTION
saurions trop louer ce magnifique effort, trop remercier Fauteur du service qu'il a rendu a la science, en dressant cet excellent inventaire des monuments publies et inedits. Mais il a dresse un inventaire plutdt qu'iln'a compose une histoire. II a decrit les materiaux, images on textes, et les a classes d'apres letir caractere exterieur. II a etabii ses categories d'apres la tech nique : mosai'ques, fresques, miniatures,, arts mineurs. II nous a laisse le soin de discerner les signes d'une parente plus intime, de penetrer plus avant.
Nous pouvions tenter ce travail delicat, car d'heureuses cir- constances out reuni entre nos mains beaucoup d'inedit.
Pendant notre sejour a Fficole d'Athenes, et, plus tard, au cours de iios missions, nous avons etudie et releve, en dehors de Daphni et de Mistra, un grand nombre de miniatures, de mosai'ques ou de peintures, en Grece,a Trebizonde, au Mont- Athos, en Macedoine, en Serbie et eo Italie. Les 2.000 cliches de la Collection des Hautes-Etudes sont en grande partie Foeuvre de nos mains. II n'est pas superflu de rappeler quenous avons ainsi livre le travail de notre jeunesse, alors que nous etions libres de le garder prudemment, comme d'autres, pour nous en servir a notre heure. En laissant publier sans reserve ces documents recueillis par nous au prix de bien des fatigues, nous avons peut-etre fait tort au present volume, qui les explique, nous lui avons 6te, sur certains points, Fattrait de la nouveaute.
A vrai dire, ce sacrifice a trouve ailleurs sa recompense, Rien ne pouvait nous toucher plus vivement que la g<§n^reuse confiance des confreres qui nous out communique, k leur tour, leurs documents in6dits, quelques-uns au moment ou ils en preparaient la publication. MM. Hengstenberg et Paul Marc ont mis une gr£ce exquise k nous offrir la prirneur de ces precieuses miniatures de Patmos, une de leurs plus jolies decouvertes. Nous devons aussi a beaucoup de connaitre ou de mieux connaitre, ne fut-ce que par quelques details, cer tains groupes fort importants de monuments : a M. Bagge, les
INTRODUCTION V
icones ; a MM. Kondakov, Paul Marc et Lampakis, le Mont- Athos ; a M. Uspenskij, la Macedoine ; & M. Petkovlc, la Serbie ; k MM.Brajlovskij\ Ajnalov et Anisimov, Neredici, Volotovo on Novgorod ; a M. Poulitsas, G^raki ; a MM. de Nicola et Perkins, les peintures siennoises ; a M. Schmidt, Chios ; a M. Mendel, les sculptures du Musee ottoman ; a M. Cledat, Baouit ; a la Soci^te ortliodoxe palestinienne,les miniatures et les tresors de Jerusa lem ; surtout a MM. Baumstark et Macler,les miniatures syrien- nes ou armeniennes de Jerusalem, d'Etchmiadzin, de Paris et d'autres bibliotheques d'Europe ; a MM. Boinet et Haseloff, celles de F6poque carolingienne et ottonienne, la bible de Farfa, les livres de choeur de Bologne. Envers tons,, nous nous sentons 6galement obliges de lear concours courtois ouamical. Mais, si nous considerons Fimportance des documents, il est clair que notre reconnaissance ira surtoul au R. P. do Jerpha- niorij dont le courage et Fhabilete ont mis an jour Fiacompa- rable tr6sor des chapelles souterraines de la Cappadoce.
Chacun devine, — et les 6 Grangers les premiers, — combien ce livre doit a la Bibliotheque d'Art et d'Archoologic. Nous y avoas trouv6 des livres et surtoul une admirable collection de photographies, ox6cutces & notre pri&re, <i la Nationale et dans les principalcs bibliotheques d'Europe. On les verra indi- quees plus loin et nou« en publierons avant pen le catalogue d£taille. On compreudra qu'un tel concours donnait a notre etude une base large et store, puisqu'il mettait entre nos mains la plupart des niinialures importantcs qu'il <Stait pos sible d'attcindre ais6ment.
Assur6ment, nous n'avons pas 6puLs6 les matcSriaux et nous ne pouvions y pr6tondre* Le litre m£me do notre livre en d<J- termino Fobjet el les limites. Si, pour cotnprendre notre xiv8 si^cle byxontin? nous avons cru devoir remontor aux ori- giaes et suivre, & travcrs les siecles, les themes icoaogra- phiques 6migrant vers FOccident, si nous nous somines aven- tur^s, non sans apprehension, dans ce vaste domniue, qui nous est moins familier, on voudra bien nous pardonaer les la*
VI INTRODUCTION
cunes ou les erreurs inevitables^ en se rappelant que Mistra fat ie noyau de notre osuvre*
A Mistra, tons les monuments ont ete releves : notre long effort a reelienient 6puise la matiere. A Trebizonde^ nous croyons aussi tout connaitre. Au Mont-Athos? II nous a fallu, faute de temps, renoncer a quelques 6glises, sans laisser pour- tant rien echapper d'essentiel. Nous avons etudi6 Lavra de tres pres. Mais Fappui bienveillant et 6clair£ que daigna nous accorder le patriarch e Joachim, alors retire 5. Milopotamo, Fa- mitie du regrette Pere Chrysostoxne ne r^ussirent pas a vaincre les preventions d' Alexandre Lauriot&s, qui nous fit refuser Fau- torisation de pliotographier dans le catholicon et les chapelles. En Serbie, en Vieille Serbie et en Mac6doine, la richesse des mat6riaux, surtout des mat6rlaux iconograpliiques? depasse infiniment ce que nous apprennent les 6tudes ou les volumes de Miljukovj Kondakov^ PokrySkin et PetkovicS. Miljukov seul nous avait fraye la voie, lorsque nous parcourumes cette terre feconde, au printemps de 1906. La collaboration infatigable de Mmfi Sophie Millet nous a permis de tirer beaucoup de ce trop court voyage, assez pour d6finir avee precision le carac- tere de cette iconographie originale, trop peu pour faire bien connaitre les ressources merveilleuses de cette grande ecole d'art. Nous esperons un jour y reussir,
Gette mission heweuse nous laissa pourtant un regret : celui d'avoir manqu6, faute de temps et de ressources ,la Crete? qui entrait dans notre programme. M. Gerola nous avait fori obligeamment trac6 notre itin^raire. Les fails exposes dans son livre, ses observations judicieuses,les quelques photogra phies qu'il a bien voulu nous oommuniqucr efc nous autorisor k reproduire nous apprenaient beaucoup, mais ne pouvaient suffire & Fetude minutieuse qui fait Fobjet du present travail. Si nous avions pu entreprendre un nouveau voyage, explorer ces innombrables peintures du xiv* si&cle, la plupart dat£es par des inscriptions, nous y aurions trouv6 la solution d^un des probl&mes discuWs daas ce Hvre.
INTRODUCTION VI I
D'autres domaines nous ecfaappent encore, L^plre reste une terre vierge, la Moldovalachie est & peloe effleur^e. La Rtissie? qui paralt toucher de si pres h 1'art de Mistra? commence main- tenant a nous decouvrir ses preciettses fresques de Novgorod et les icones de ses vieux maitres,
Atissi Jbien? ne trouvera-t-on pas dans ce livre un repertoire complet de Ficonographie evangelique, merae an xiv° siecle, Une telle ceuvre exc^dait nos forces. Nous avons dft limiter a la fois nos recherches et noire programme, nous borner k d^gager qufelques directions essentielles^ & 6claircir, dans la mesure ou le permetlaient nos informations, le mystere qui onveloppe encore cette 6poque f6condc, Aussi, n'apportons- noxis point ce travail exhaustif, ce petit ehef-d^ffiuvre de lo- et d'harmonie donl nous r^vions autrefois, lorsque nous j a 'la Sorbonne, les lemons de nos maitres. En fait, nous accomplissons un acto. Pendant quo notre pens6e se metal vers un liorizon chaque jour plus large, nous FarrStons un instant, avec 1'espoir de reprendre ensuite plus allegrcment notre inarch c.
Noire livre comprend trois parties: les cycles, les thfenies et les ecoles, Les deux premieres pr6parent la troisieme. D6j5?en essayant de delinir les principes qui r&glent le choix des sujets dans les mauuscrits ou dans les 6glises, nous distinguons Bymnce de rOriont, F^colc mac<3donienne de 1'ecole cr«6toise. Certains liturgisles du xf si6cle nous font prcvoir les longs rdcits ou se complaiseut les artistes du xiv*. Les tlidmes sur- tout nous monlrtueut les limites exactes de cos domaines. Nous uurions voulu les trailer lous,au moins tons ceux qui se ren» oontrenl a Mistnu Mais il fallait ali6ger un volume dc\jk trop lourcl, ecarter toLs sujets moins importants ou moins significa- tifs, par exempt^ la Pr<Jsontation et nncr6dulil6 de Thomas, d'autres encore, tels quo les Limbes,FAscension?la PcntecAte, le Jugemont dernier^ plus oonftid<Srablesy mais Strangers au rccit mdmo des ([uatro 6vangiles. En revanche, nous avioas <Vabord retenu tous les miracles ropr£sont6s dans les deux
VIII INTRODUCTION
nefs de la Metropole, a Mistra. Mais, apres avoir compose ces chapitres, nous avons du encore les sacrifier et les reserver pour un autre volume, nous contentant d'en extraire les argu ments utiles a notre conclusion et d'en faire etat dans notre etude sur les ecoles (livre IV).
Notre programme, ainsi limite, restait encore assez vaste pour nous obliger a simplifier nos methodes, a etudier Ficono- grapliieenfaisant abstraction du style. Nous ne pouvions entre- prendre la double taclie que vient de s'imposer Kondakov, dans le premier volume de son grand ouvrage sur Flconograpfaie de la Mere de Dieu l. Lemaitre ne saurait se contenter deFexpose sec et abstrait que nous donnexit, le plus souvent, les histo - riens de Fart, en s'attachant uniquement a Involution des formes artistiques. II veut surtout atteindre le contenu concreL que representent les types iconographiques. La forme et le contenu luiparaissentnecessairespour caracteriserune <§poque. Mais il reconnait que ces deux elements ne suivent point une evolution strictement parallcle. Nc sommes-nous point en droit de les separer,dlsolerFiconographie3comme on isolc la langue pour en mieux saisir le m6canisme et les lois. L/iconograpfaie n'est-elle pas une langue? Les anciens th<§ologiens 1'assuraient volontiers^ non sans raison. N^offre-t-elle pas tous les carac- teres de ces oeuvres impersonnelles ou les sociologies savcnt d<§couvnr le travail collecfcif d'une societe ? La forn'ie est alfaire de metier et n'int6resse que le praticien ; la composition cst affaire de conscience et touche le peuple *. Aussi, le type 6prouv6 parFEglise, aim6 des fiddles, passerad'un atelier a Fautre, d'uno region k Fautre,des Grecs aux Latins ; il demcurcra sous des formes tStrangeres.
Si Ficonographie est une langue? olle fournira & I'lustorion le^ lumi^res qu'il demande a la science des languos.il disccr-
1. Kondakov, Ikon0ffra,fij& JBogonuiteri, t. I (19! I), p 6,
2. Voyez la decision du septi&me conclle dans Bayet, liechcrches, p. 135; Michel, Hist.de I'Art, t.I, p. 595 ; Diehl, Manuel, p. 381, etc.
INTRODUCTION IX
nera les dialectes, il decouvrira que chaque region9 parfois chaque bourgade, a ses types, que ceux de Gerald oude Chry- sapha n'ont point tons passe rEurotas,pour gravir les rampes de Mistra. Et, parmi ces dialectes, il en distinguera que leur merite propre ou les forces de 1'liistoire ont emporte hors de leurs frontieres, parfois fort loin de leur berceau. Ces conquetes ou ces migrations les mettront sur la trace de ces forces,, qui souvent lui echappent.
II n'est point superflu de rappeler ces notions si simples, lorsque Ton entend dire volontiers que Tart byzantin fut uni- forme et immuable. Le simple contact des fails dissipe un tel prejuge.Miss Bell eut un jour Tagreable surprise de decouvrir, parmi les eglises d'Anatolie, une infinite de types locaux. Le meme plaisir nous attendait en Grece *. Pourquoi les images n'oft'riraient-elles point la mt^me diversity que les edifices, pour- quoi ne sentiraient-ellespasaussi le tcrroir? C'est ce quenotre livre reussira peut-Stre a montrer.
Ticfae plus difficile, car les monuments figure's dont nous disposons n'ont point Fimraobilite de la pierre. La plupart, sur un feuillet de parchemin, sur une lame d'or ou sur une mince plaque d'ivoire, ont Emigre sans conserver aucun souvenir de leur origine.D'ailleurs, les rares qui soient rest^s fix6s au sol ne nous livrent pas toujours le secret de leur &ge. Et, parmi ces <§paves d'un pass£ 6prouv6 plus que tout autre par les rigueurs de l'histoirc,notre science n'a pas encore" misbeaucoup d'ordre. Aussivoudra-t-on pcut-etre nous iaxer de lemerit^. Nous esp6- rons pourfcant trouver quelque encouragement, en entendant tels de nos confreres nous assurer que Ficoriographie ne se meut point entre dcs dates pr£cises,qu'un type ne nous r6vele pas une date, qu'une date, conservee par hasard, peut nous trom- per sur F%e d'un type *, en un mot, qu'en un tel sujet 1'en-
1. Voycz notrc $oole grecqiie dans V 'architecture Jbyx&ntine.
2. Schmidt, Jtfoz&iki prep.Luki, p. 18 ; Baumstark, Oriens christi&niis, N.S »
t. Ill, 1013, p. 125.'
X INTRODUCTION
cfaainement logique? Men souvent? importe plus que la chrono logic* Quant aux questions de provenance^ nous essaierons justement de les resoudre, au moins partiellement5 par BOS analyses iconographiques ; et, si nos Inductions parfois laissent place a quelque doute, elles auront pu eclairer celui qui vien- -dra ensuite^en s 'aidant d'autres donnees, les corroborer on les rectifier.
Nous aurons peut-^tre 6clairci, nous aurons en tout cas pos6 •en termes plus precis, certaines questions qui preoccupent aujourd'hui les historiens de Fart.
Orient ou Byzance ?
On sait jusqu'ou Strzygowski, se depassant lui-meme % a voulu nous conduire^ il y a quelques annees? en commentant le psautier serbe de Munich *„ En Orient, nous disait-il, est ne Fart chr6tien? d'abord Tart primitif, purement hell6nistiquey puis5 apr^s Constantin, Tart nouveau-, qui, « dans les figures, conserve la forme hellenistique, mais s'inspire de 1'esprit orien tal, et, dans le d6cor, est dejk en grande partie persan »? qui part de J6rusalem5 de la Syrie, de la Mesopotamie, de la Cap- padoce et trouve son principal appui dans les monasteres. Rome a absorb^ le premier ; Byzance, le second. On peut Hen parler d'art romain ou d'art byzantin pour determiner une 6poque? mais on se trompe^ Iorsqu7on pretend designer par ces mots no. art d'enipire, issu de la capitale et exer?ant partout son action. Ea face du centre artisfcique que forme Constantinople, autour d?elle,se dressera une puissance indt^pendante, qui, pen dant tout le Moyen Age, a maintenu la vieille tradition de rOrient et lui a trac6 des voies multiples : c'est la vie spiri- tuelle et artistique des moines.
Une telle theorie, refusant hardiment h. la cite imp^riale le
1. Voy. HetUs in des Orients Um&rmunff, 1912, p.!6,cit6 parDiehl, Manuel,
p. 19.
2, Serb. Psalter, p. 87-89.
INTRODUCTION XI
r6le createur que Fhistoire in&me parait lui assigner l$ compor- talt « une part trop considerable d'hypothese » pour pouvoir obtenlr une adhesion sans reserve *, Observons pourtant que Fhistoire ne plaide point seulement en faveur de Constanti nople. Elle nous apprend qu'au VH* slecle les Arabes ont arra- che a sa domination on a ses convoitises et r^uni dans un Taste empire la plupart des Cfar6tiens d'AsIe, non seulement les Syrieas et les Armeniens, h^retlques on schismatiques, mais aussl les Grecs orthodoxes de Palestine,, quails n'ont point arr6t6 parmi eux cette activity de Fesprit dont t6moignent,aux siecles precedents, les discussions sur le dognie. Les Syrienss qui parlent desormais la langue des yainqueurs, continueront pourtant, jusqu'k la conqufite mongole (1258), & ecrire Fara» meen m6sopotamien, parfois non sans m6rite, par exemple, lorsque, au ixe si^cle? encourages par les califes9ils traduisent ou re6ditent les grands medecins grecs. Et, dans cette Pales tine qui avait aliment6 leur pens^e s, les disciples de saint Euthyme,de saint Th6odose,de saint Sabbas5vont jouer un certain temps les premiers rdles. Au vin6 si&cle? avec Jean Damascene et Cosmas de Majuma, ils savent maintenir « les traditions de Gr^goire de Nazianze et de Jean Chrysostome > 4, ils fournissent kl'ljlglise de Constantinople non seulement sa doctrine, mais encore sa po^sie liturgique et sa musiquesacr6e?sans compter les regies monastiques et certaines pratiques rituelles *. Enfinf en de§^i des fronti^res^ les grands seigneurs d'Anatolie, qui brisent F^lan des Arabes^ se laissent pourtant s6duire par leurs id6es, tol^rent Fh^r^sie des Pauliciens et portent au pouvoir les doc trines des Iconoclastes *. Ainsi, les deux partis qui se dis-
1. Millet, Art by a., I, p. 129; BUnsenberg, Apostelkirche, p. 269 sq. ; Biehl, Manuel, p. 19 ; Bertaux, Journal des Sav&nts, 1911, 172-175, 304 sq. ; Ballon, Byz» art, p. 9, 183.
2. Diehl, op. L, p. 50.
3. Habeas Duval, La, htler&ture syri&que, Paris, 1899, p. 13.
4. C. Hesseling, Etss&i $ur to civilisation byx&ntinet Paris, 1907, p. 201.
5. Baumslarfc, Bt/s. Zeits.t t. XVI, 1907, p. 658.
6. Hesseling, op. L, p. 15d.
XI I INTRODUCTION
putent F empire regoivent Fun et 1'autre, par des voies diverses,
Finspiration de 1'Asie. Puis, lorsque cette lutte prend fin, que la culture byzantine se degage, on la voit reposer sur une « couche syrienne plus large », qui s'etend, tout autoar de Constantinople, sur des regions ou, plus tard, 1'influence de la capitale ne pourra pas penetrer *.
En effet, si nous consultons maintenances images, ellesnous apprennent que ces Chretiens d'Orient conservent pieusement les types les plus anciens, les Syriens etlesCoptes3au xnesiecle, dans 1'Addit. 7169 ou le Copte 13, les Armeniens, en 1594 et 1615, dans les manuscrits Gabbay et de Morgan. Une tradition tenace resistera aux innovations byzantines3 et cette tradition fait sentir sa puissance dans les limites m£me de Fexnpire, en particulier en Cappadoce, puis, chez les nouveaux venus, les Slaves, qu'elle peut atteindre par FEst. Les observations du R. P. de Jerphanion ont raontre qu'elle n^a pas toujours produit un art populaire, qu^elle n^a pas guide seulement de m^diocres copistes2. Certaines cliapelles archai"ques? en particulier 1'impor- tante eglise de Hemsbey-Klisse (Qeledjlar), portent Fempreinte d'un realisme vigoureux et expressif 7 et nousretrouveronsaussi, plus tard, dans le Copte 13, sous des dehors un peu frastes, un sens trfes juste des mouveinents naturels ct passionnes.
De cette tradition toujours vivante, nos etudes iconogra- phiques suivent partout la trace- Que Foil veuille Men ^carter le nom trompeur de « capitale de Fart > 3 etchercher en OrieBt, chercher dans les provinces byzantines ces ^coles locales dont FOccideat fourmille, et FOE verra la plus brill ante et, peut- etre, au moins au xe siecle, la plus originale, fleurir autour du Bosphore, dans un domaine determine. Soutenue par le pou- voir, elle pourra, selon les circonstances et les <§poques, travail- ler horsde ses propres limites, Mais? que ses architectes aient
1. Baumstark, op. L, p. 659.
2. Voyez son Rapport sur une mission d'etudes en Ccipjp&doce, dans le Bul letin de la Societe franpaise des fouilles archeoloffiques, 19S3.
3. Bertaux, Journal des Savants, 1911, p. 308.
INTRODUCTION XJ1I
parfois porte au loin ses method.es, pen nous importe, si leur exemple n*a point altere la tradition indigene ou ne Fa touch£e qu'a la surface l. L'expansion de son iconographie rencontrera les memes resistances. A la fin du x" siecle, lorsque Nicephore Phocas, Jean Zimisces et Basile 11 portent la puissance deFem- pire jusqu'a FEuphrate et etendent leur suzerainete jusqu'aulac deVanet a Ani, au moment ou, dans leur litterature, les Syriens nous laissent apercevoir les progres de leur decadence, les types byzantinspenetrent en Cappadoceetm£me,plustard, en Arrae- nie et en Mesopotamie, mais sans evincertout kfait Fancienne tradition, qui s'affirme toujours par quelque trait ineffaceable2. Oa voudra sans doute nous demander d'ou proviennent ces « types byzantins ». Nous ne pourrons pas toujours prouver que Constantinople les a vrainient crees. Maisilsse fontrecon- naitre a un signe tres sur: certains details, ou m£me, le carac- tere de la composition,, rappellent la maniere hell^nistique. Lorsque nous voyons les artistes de la cite imp£riale £claires par la culture classique, qui va grandissant de Photius a Psel- los et de Psellos aux humanistes des Paleologues, si nous admet- tons que cette ecole privilegi^e a conserve de tous temps, qu'elle ait alors restating mieux que tout autre, les formes de Fart antique 3, si nous lui reconnaissons le merite eminent d'avoir
1. Millet, £cole grecque, passim. Diehl, Manuel, p. 169-170, observe qu'au temps de Justmicn, eu Asie, les eglises construites selon les types constan- tinopohtains, telles que Kasr ibn Wardan, restent isol^es.
2. Voyez Millet, Compos rendus de L'Acad. des J/i5cr., 1912, p. 326 sq. Lc meme fait so predial dans le domaine de la liturgie. Jusqu'i la fin du x6si6cle, le typicon du 8amt-86pulcre r6gla les efir<5:monies des G6orgiens. Ace moment, l'Atho< les attire ct saint Euthy<me (+ 1028), hi^oumene du monastdre des Ib&'iens (Iviron), truduit le typicon de Sainte-Sophie. Ainsi, Constantinople supplante Jerusalem, mai&rusa^epalestinienalaissedes traces de son influence dans les monuments post^rieurs. Voyez Dmitnevskij, SoobMenija imp. pra- volst. p&lestiriskttffo ObSdesiva, t. XXIV, 1914, p. 40, d'apres Kekelidze, Jeru- sttiimskij k&nonttr VII v., Tiflis, 1912. Voy. aussi Salaville, £chos d'Orient, t.XVH, 1914, p. 110.
3. Voyez Millet, D&phni, passim, Art byz.*, I, p. 281 sq. ; Diehl, Manuel, p 125, 333, 373, 382 ; Dalton, Byz, art, p. 27.
XIV INTRODUCTION
transmis a la Renaissance la tradition du style, nous pourrons lui faire honneur des motifs iconographiques ou s'exprime ce sentiment de reserve^ d'elegance et de noblesse. Les monas- teres palestiniens ont pu lui communiquer parfois les modeles hellenistiques ; mais elle a su les faire siens? leur donner une sorte de consecration.
Le r61e de Constantinople se dessinera plus nettement encore a nos yeux, si, lalssant les typess nous fouilions le sol meme ou ces types out puise leur seve, pour en exhumer les vestiges de ces cycles etendus, de ces recits en images, dont les doc- teurs du ve et du vie slecle pretendaient tirer le plus efficace de leurs enseignements. Nous voyons alors, sous le regne de Justinien, deux redactions en presence : k Saint-Serge de Gaza, Antioche ; aux Saints-Ap6treSj Constantinople. Et, ces deux traditions opposees, nous les suivons & travers les &ges Jusques au xive siecle.
Ces Investigations mettront entre nos mains un criterium tres sur pour discerner les influences. AInsi, nous reconnal- trons en Occident,, le plus souvent,les types syriens, la redac tion d'Antioche, et, lorsque le xiv* sifecle nous paraitra vou- loir enrichir et mSme rajeunir la tradition byzantine du xf et du xne? en interpr&tant de vieux modules, nous nous demanderons s'il a re$u les motifs syriens par 1'Orient ou par 1'Italie, s'il a retrouv6 le cycle narratif sur les bords du Bosphore ou en Palestine.
II nous a suffi d^indiquer'nos sources, pour reconnaitre toute
F6tendi^e de nos obligations. Les uns, — nous les avons nom-
m^s? — nous ont confi6 leurs documents, d^autres^M1^ la Prin- cesse TeniSev?Mgr Biasotti,le R.P.Louis Maries, M. le comte Gnoli, MM. Anisimov? Baumstark, Canet, Chamonard, Dai- ton, Gonse, Ren6 Jean, Kulakovskij, Lichafiev, Maclair, Mon*
INTRODUCTION XV
neret de Vil!ards de Nicola, Perdrizet5 Petkovic,, Tafrali, G.Weil, Wietj 0. Wulff, ont aide nos propres recherches de leur sollici- tude ou deleur science. Nous remercions, avec eux^lesconserva- teurs des bibliotheques et des musees, era nous avons examine on photographic des miniatures ou des peintures. Nous rentier* cions M. Diehl de ses bienveillants conseils? dont notre tra vail a heureusement profite,
Si nous remuons nos plus vieux souvenirs, nous retrouvons les impressions Ineffa9ables de ce magnifique voyage de 1908 a travers la Serbie? la Vieille Serbie, la Macedoine et la Grece, oil il nous fut donne de connaitre la noblesse de Fhospitalite orientale, chez les fonctionnaires, les 6veques, les raoines, les notables et les simples paysans, ou Fappui d^hommes ^minents,, tels que Hilrni Pacha? MM. Vesnitch, Steeg, Cavvadias5 de nos repr6sentants M, le comte d'Ormesson, MM. Krajewski et Dobrowolski, de mon coll&gue et ami Albert Malet, nous valut partout Faccueil le plus honorable. Et lorsque, pour ecrire ce livre, nous conipulsons nos premiers carnets de voyage, nous sentons, presque a chaque page? ce que nous devons a F Academie des Inscriptions, a un chef comme M. Liard, k des maitres tels que MM. Lavisse, Bayet, Schlumberger, nous sentons les liens tr&s chers qui nous unissent k Fficole d'Athdnes et ?k ses directeurs, &, M. Fougeres3 & M. Hoileaux> & M. Homolle, qui nous y re<?ut, qui sut nous la rendre char- mante et bienfaisante, dont la haute pens6e nous guida vers les 6tudes byzantines, dont les conseils et Famitie nous ont toujours 6clair6 et soutenu, et qui a bien voulu nous laisser inscrire son nom rcspect6 sur la premiere page de ce livre.
Si nos 670 figures, la plupart in^dites, permettent de sui- vre sans peine tous les d6veloppcments, il en faut louer le talent et le d<§vouement de M*"" Sophie Millet, la belle hardiesse de notre 6diteur, M. de Boccard, il en faut remercier F^cole d'Ath^nes et la Bibliotheque d'Art et d'Arch^ologie, L'Jficole d'Athtoes nous a aid<§ d'une tr^s large souscription et M.Dou- cet^ ayant mis entre nos mains de si pr^cieux documents, a
"XVI INTRODUCTION
voulu qu'ils pnssent passer sous les yeux du lecteur en plus grand nombre encore que cette souscription, seule, ne
Feui permis. II nous pardonnera cette indiscretion, evidem- ment superfine, car la science n^en est plus a coinpter ses bienfaits*
Paris, Juilkt
BIBLIOGRAPHIE
Les manuels recents de Diehl et de Dalton donnent la bibliographic des plus importants parmi les monuments etudies dans ce volume. On la trouvera aussi, le cas echeant, dans les notes, en particulier au Hvre IV. Aussi nous suffira-t-ii "ci de transcrire, dans Fordre alphabetique, le titre des ouvrages ou des p&riodiques cites en abrege, en en exceptant raeme quelques-uns, oniversellement connus et clairement designes. Toutefois, il n'est pas sans interet de rappeler brievement les principales etudes consacrees a Ticonographie de FJfivangile.
I. — I&TUDES SUR ON ENSEMBLE DE THEMES : 1° Outrages consacres k t'iconoffra- phie me'me de I'J&vangile. — H. Detzel ; Renault de Fleury, fivangile ; Pokrovskij, Evangelie. On consultera aussi Dalton, Byz. art.
2* Iconographie de la. Vierge. — Rohault de Fleury, La Sainte Vierge ; Ven- turi, La Madone ; Kondakov, Ikonograiija Bogomateri ; Kondakov, Ikonografija Bogomateri, t. I (1914).
3° Sources litteraires de riconographie, en Occident. — Weber, Geistliches Schauspiel ; Male, I et II ; Gabeientz, Kirchliche Kunst.
4° DCS oriyines au VI* siecle. — Reil, Bildzyklen (sur les cycles de la pre miere epoque) ; Sybel, Ghristliche Antike (sarcopbages) ; Gabeientz, Plastik in Venedig (colonnes de Saint-Marc) ; Strzygowski, Etschmiadzin- Evangeliar ; Haseloff, Godex purpureus Hossanensis ; Heisenberg, Apos- telkirche.
5° fyoque byaantine. — Diehl, Saint-Luc (cf. Schmidt, Mozaiki prep. Luki) ; Ajnalov-Rjedm,Zapiski imp. Obsc.f N. S.,t. IV (Sainte-Sophie de Kiev); Millet, Daphnl ; PavSovskij,Zivopis Palat. Kapelly v Palermo; Wiegand, Der Latmos ; Schmidt, Kahrie-Djami ; Brockhaus ; Podlacba, Mai. Buk. ; Sfcrzygowski, PhysioSogus ; Strzygowski, Serb. PsaJter. 6° Miniatures d' Occident. — Tikkanen, Psalterillustratiora ; Sauerland-Hase- loff ; Voge ; Haseloff, Thuring.-S&chs. Malerscbule ; JDobbert, Jahrbucb d. k. preuss. Kunstsammlungen, t. 3fIX, 1898 (£vang£liaire de Goslar).
7° Sculptures romanes et ffoihiques. — Sanoner, Vie de J.-C. 8° ftatie. — Dobbert, Jahrbuch d. k. preuss. Kuntsammlungen, t. XV, 1894 (Saint'Angelo in Formis) ; Gabeientz, Kirchliche Kunst ; Weigelt, Duc- cio; Wulff, Reporter in m,t. XX VII, 1904 (sources de Duccio et de Giotto).
II. — )&TUDBS PARTICU MERES DES DIVEBS THEMES I AllllQllciation. — Millet,
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Notre derniere liste renseignera le lecteur sur les collections de photogra phies. II y trouvera ies nouvelles acquisitions de la Collection des Hautes- Etudes et celles de la Bibiiotheque d'Art et d*Arch6ologie, mentionnees seulement dans la legende des gravures.Ces cliches, n'etant point encore classes, ne pouvaient faire 1'objet d*une reference precise. Aussi, a-t-ii paru preferable d'eviter des repetitions superflues et d'enumerer ici, unc fois pour toutes, les monuments qu'iis reproduisent, soit integralemeut, soit en partie.
COLLECTION DBS HAVTBS-IIITUDES. — Gopte-arabe 1 de rinstitut catholique, manuscrit Gabbay : reproduction integrale.
Vatican, lat. 9071 : reproduction integrate des dessins de San Bastianello.
Vatican, gr. 1156, Barberm. gr. 372, slav. 1 : reproduction partieile.
Coflfre de Bologne, n° 590, tableaux de Berlin, n° 1042, de P6rouse, n° 7.
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Auxbros. 49-50, Ambros. D 27 sup., Laur. VI 23, Laur. Med. Pal. 387, Lond. Addit. 19352, Lond. Curzon 153, Paris, gr. 115, Parrne Palat. 5, Vmdob. gr. 154 : reproduction partieile.
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Bologne.
SOMMA1RE
LIVRE I Les cycles
L'fivtingile illustre. — Llmageestun enseignemerit. Dans les anciensevan- giles, anteneurs aux Iconoclastes, elle raconte les fails a cot6 du texte, paral- lelement, avec autant d'autorit6, avec une plus grande force de persuasion, p. i_2. _ I/etude dcs cycles permet de distinguer les ecoles, p. 2.
CHAPITRE PREMIER. - Les manuscrits
Lesevangiles iilustr6s que nous possedons appartiennent la plupart au xi* ou au xir siecle. On essaiei'ade ies classer. Le choix depend de Tordonnance du texte (tetraevangiles ou evangiles) et de la forme des images, p. 4-5.
I. — Les frontispices. — La vie du Christ est repr6sentee sur plusieurs pages, au d6but du volume, dans les manuscrits anatoliens, syriens etarme- niens, memeles plus regents, p. 5-6.
H. — Les miniatures margmales. — Elles occupent tantot la marge infe- rieure, tant6t les marges laterales. Le proc6dd appartienti FOrient : Byzance Femploie rarement, p. 6-7.
III. — Les miniatures dans le texte. — On distinguera la frise etle tableau, rillustration complete et 1'illustration partielle, la premiere, repetantla meme image, quand le texte le dernande, dans chacun des quatre evangiles (Pans» 74, Laur. VI 23, etc.), la seconde, limitee au recit de Matthieu et ne prenant aux autres que les faits nouveaux (Paris. 115, Copte 13, Suppl. 914 ). Plus tard, on repartit les episodes communs sur toute Teleridue du volume. Les manuscrits des Ottons dependent de ce dernier groupe, p. 8-10. — Le choix des sujets rnontre que le Paris. 115 se rattache 6troitement au Sinopensis,le Copte 13, au Pans. 923. Le premier appartiendrait a FAnatolie, le second a F%ypte.Le Paris 74 repr^sente uneceuvreartificielle;le Laur. VI 23, un tra vail attentif et coherent, p. 10-12. — Les evangiles liturgiques comprennent un certain nombre de tableaux et parfois des miniatures marginales, p. 12-13. — L'Orient et Byzance ont suivi deux traditions diatinctes. Importance du Paris. 74 et du Laur. VI 23, p. 14.
XXXVIII SOMMAIRB
GHAPITRB II. — Les fetes
Le cycle n&rratif. — On decora d'abord ies eglises en respectant Fordre du recit evangelique. Les peintres cappadociens suivent cette tradition jusqu'au xe siecle, p. 15-16.
Les miracles mis a part, •— Des F£poque des Iconoclastes, on Ies d&tache du cycle. Simple demonstration, ils se subordonnent £ la Passion, agent du salut, p. 10.
Les grandes fetes. — Le choix des Images, comme celui des lemons, sera regl£ par le rite. On d6gage Ies sujets des grandes fetes. l/Orient s'attache surtout <k la Nativitg et a la Passion : exemples tires des chapelies cappado- ciennes et des eghses serbes. Le cycle byzantin, qui comprend !es principal!* £ve"nements de la vie du Christ, conserve, en quelque mesure, le caractere narratif de 1'ancicnne decoration : Ses douze fetes. On distingue Ies « grandes fetes » etles « fetes du Seigneur ». Le choix n'est deTmitif qu'au xive siecle. G'est en r£alit6 un groupement iconographique, que Ton adapte & la struc ture des 6ghses,en y ajoutant certains sujets secondaires * la Peribleptos de Mistra, p 16-25.
La signification symboliqne de I'eglise, de la, liturgie et des images. — La hierarchic des images r^pond aux commentaires symboliques. LJeghse%ure le lieu de la Passion ct de la Resurrection ; la hturgie, ces evenernents eux- memes. En consequence, on mettra en evidence le Craciiiement et Ies Limbes. Mais, au xi* siecle, Theodore d'Andida, inspir6 par rhumanisme, volt, dans la liturgie, se derouler 1'histoire entiere du Sauveur. Au xiv*, Nicolas Gabasilas enseigne quele rite en evoque tous Ies episodes dans 1 'imagination desfideles. Ces id6es ont inspir6 Ies iconographes, lorsqu'ils reviennent au cycle narratif, p. 25-30.
CIIAP1TKE III. - L0 cycle liturgtque
La Passion et la Resurrection font suite aux grandes fcHcs et precedent Ies miracles, soit, dans Ies basiliques (Monreale, Meiropole de Mistra), soil, dans Ies £glises cruciformes (Saint-Marc, Mont-Athos), sauf en certains cas, ou ces deusr groupes occupcnt aussi une place a part (Daphni et Chios, 6glises scrbes, Mistra), p. 31-33.
L'ordre des pericopes. — Ce syst6mc r^pond a la distribution des pto- copes, a partir du Dimanche des Eameaux. En eflet, apres P&ques, on lit, avec Ies Episodes de la R6surrection? Ies miracles ct Ies actes de Jesus rap- port6s par le quatrieme evangile ; puis, apres la Pentcc6te, on complete le cycle d'apres Matthieu et Luc, p. 33-35.
Influence du rite sur te choix d&s images* — Elle sc rnanifoste clairement dans Ies raanuels et dans Ies <%lises relativement r6centes, par cxemple, ^ Saint-Athanase de Kalamata* au Mont-Athos, a Saint-Th^odoro-Stratilate de Novgorod. On pout aussi la distinguer, au xive siecle, eu Mac6doiuo et 4 Mis tra. Les Iw0-,va ont 6t6 repr6sentes & part, au Mont-Athos, 4 Mistra et i Gra- p. 35-40.
SOMMA1EE XXXIX
GHAPITRE IV. - La Passion et la Resurrection
I. — LA PASSION
Cycles eomplets. — Le Mont-Athos, jusqu'S. Denys de Fourna, suit la tra dition bjrzantine, toujours mesuree. Les Serbes, auxiv6 siecle, et !es Russes, des le xii6, s'etendent davantage sur les details et font plus vivement ressor- tir les souflrances du Sauveur. Us suivent 1'exemple de FOrient, p. 41-44.
Cycles reduits. — Les Syriens, suivant Tapocryphe, omettent le Jugemeni de Caipfae, insistent sur celui de Pilate, que 1'iconographie hellenistique et byzantine ecarte de parti pris : les Saints-Apdtres et les chroniques. Les deux proced^s se retrouvent au \i* et au xivtt siecle, p. 44-49. — Lorsque Ton reduit davantage, on conserve la Trafaison de Judas. Pourtant, cette compo sition manque & Casioria et a Mistra. Les peintres de la Peribleptos et de Sainte-Sophie out pre- fere1 le Keniement, peut-etre en s'm spirant de Gbrysos- iome. p. 49-52.
II. — LA RESURRECTION
Les quatre evangiles ne concordent pas. Pour les combiner, tautdt, an les juxtapose (Saints- Apdtres, Sainte-Marie-Antique, coffret cruciforme du Sancta Sanctorum), tantot, on les coordozme selon 1'ordre probable des
eVe'neraents (manuel de Denys, Ravenne, Monr^ale, Najonca). La Metropole de Mistra represente un systeme mterm^diaire, p. 53-56.
GHAPITRE V. — Les miracles
Les miracles se Irouvont souvent group6s sans ordre, conime dans les ser mons, au hasard des souvenirs ou selon certaines analogies. Toutefois, les ex^getes s'efforcent d'accorder les textes et perraettent ainsi de constituer une suite unique Denys do Fourna suit Matthieu, en y mtercalant les 6pi- sodes particulars aux autrcs 6vangelistes. A Saint-Serge de Gaza, 4 Mon- r6ale et, micux encore, dans la Metropole de Mistra, c'est Luc qui sert de base, p. 57-62.
Signification du clioix et du groupement. A Monreale et a Mistra, on a dis- tingu6 tres justement les miracles de Galilee et ceux de Judee. Les sermon- naires apercoivent une progression dans 1'ordre m£me od Marc et Luc rap portent les miracles de Galilee. En s'inspirant de ces commentaires, les peintres de Mistra nous montrent la foi grandissante de la foule, tandis que, dans les mirac'es de Judee, « r6cits symboliques », r6unis aux episodes du quatri^me evang-ile, ils mcttent en opposition les apotres et les Juifs, la foi nouvelle et le Judaisme. Dans I'ensemble, ils suivent un systeme logi- quement ordonn6, p. 62-66.
XL SOMMAIRE
LIVRE II
Les thfemes : les grandes fdtes avant la Passion
GHAPITRE PREMIER. — L'Annonciation
La. Vterge. — Son attitude permet de classer les monuments. D'abord, assise, elie file, suivant I'apocryphe, puis, des le vr siecle, debout, elle dis- cute, selon Chrysostome et les sermonnaires byzantlns : Gaza et les Saints- Apdtres. Elle passe a droite. Alors, les Syriens et les pnmitifs cappado- ciens 1m pretent un geste expressif : le bras tendu ou leve sur le c6t6. Les Byzantins observent plus de reserve : la main droite, ramenee devant la poitrine, montre la paume, p. 67-70.
Au xn8 siecle, la Vierge file, assise, en se retournant vers 1'ange : Homehes de Jacques. On interprete le modele primitif, qui s'est conserve en Orient, Llconographie byzantine s'inspire de Fapocryphe, comme celle d'Occident, lorsque celle-ci met un livre entre les mains de Marie, p 70-73.
Le xrv* siecle choisit entre deux types ; 1° Marie, assise, file en se retour nant vers Tange, comme au xn": on modifie et Ton vane le mouvement des bras. 2° Debout, plus rarement assise, elle lui fait face, en avancant un peu la main hors de son manteau, sur le c6t6,, pres du visage. Elle reproduit alors le geste syrien, tel que nous le rnontrent, au ix* et au x9 siecle, le Paris. 510 et le transept de Toqale, adouci par limitation de 1'antiquo, conforme a la haute idee que les sermonnaires se font de sa sagesse et de sa dignite, p. 73-81.
L'Htjmne Acdlhiste. — Les Slaves admcttent, les Byzantins 6cartent 1'An- nonciation au puits. Les uns et les autres figurant Marie orante. Ce motif est comimm en Occident, mais TOccident 1'a pris aux Syriens, en suppn- mant la quenouille, que ceux-ci laissaient dans la main gauche. Les orfevres g^orgicns, certains miniaturistes byzantins out operfi le rndme changement. Les Byzantins pensaient, comme les Latins, que Mane accepta la parole do Tange en iaisant le geste de la prifere, p. 81-86.
L'anye. — L'ange courant ouarrel^ appartient a Fancienne iconographie syrienne. Le costume imperial est un trait slave, p. 86-88.
Les architectures. — On figure d'abord la basiliquc de Nazareth : les Byzantins la deforment, le xiv« si^cle la reproduit exactcment, d'apr^s les anciens modeles. Dans d'autres compositions, ii developpe les architectures d^coratives, p 88-89.
Za serv&nte. — La servante assise, filant, apparatt vers la fin du xn* et au XIIIs siecle? en Occident et dans les monuments byzantins Bepuis la fin du vni*, Ticonographie latine repr^sente une jeune fille debout, derriero Marie, le plus souvent soulevant un rideau. Gette figure, empruntcSe a la Visitation, provicut de 1'Orient, p. 90-91.
Le pot de fleur et la font&ine. — Le pot de Hear appartient & TOccident ; la fontaiae de vie, A Byzance, p. 91-92.
SOMMAIEE
CHAPITRE II. — La Nativity
Mistra et le Mont-Athos. — A Mistra, on distingue deux groupes : d'une parl, la M6tropoie et le Brontochion, de 1'autre, la Peribleptos et la Panta- nassa. La Peribleptos se rattache an type du Mont-Athos et des icones ere- toises, et, plus etroitement, £ la plus recente des deux variantes que Ton peut distinguer parmi ces monuments. Elle daterait ainsi du milieu du xvie siecle. Pourtant, il est ISgitime de 1'attribuer au xiv°. On Fexaminera en elle-meme, p. 93-99.
I. — LA NATIVITE : ATTITUDE DE MARIE
Signification de I' attitude : les types. — Ce trait permet de classer tous les monuments. On a figure la Mere de Dieu, d'abord, assise, parce qu'elle a enfante sans douleur, puis,couch6e,pour faire entendre que Jesus a reellement revetu notre humamt£. En ce cas, on accuse plus ou moms nettement les effets de la douleur, suivant qu'on la met sur le cote ou sur le dos, p. 99-101.
Marie couchee sur Le cote : le type cappadocien et ses transformations. — Mane, A droite, tournee sur le c6te, appuyee sur une main, avance 1'autre. Le motif, sortj des milieux syriens, se developpe en Gappadoce, penetre dans ritahe du Sud et tient une grande place dans les monuments byzantms du xie siecle, ou la composition se trouve retournee : Marie passe a gauche, Joseph & droite, p. 101-104.
Marte couchee sur le cote : Les variantes du xiv* siecle. — On en compte deux : 1° A la Peribleptos, Marie dort, la tete sur la mam. Tous les monu ments analogues se rattachent par quelque trait 4 Ficonographie palestmienne et cappadocienne. 2° Dans les icones (Saint-Eustathe, Lichacev 103), Marie incline la tete, sans Fappuyer sur sa main. Ge geste appartient aux anciens monuments byzantms, mais se rencontre aussi en Italie, p. 104-106.
Marie conchee sur le dos, regardant devant elle. — 1° Les bras reposent le long du corps. Les exemples sont plus nombreux en Orient qu'& Byzance, tres nombrcux en Occident. 2° Elle gesticule : 1'Orient a pass6 ce modele aux pri- mitifs italiens, p. 106-108.
Italie ,Ser hie, Mont-Athos. — 1° Lavra et Dionysiou : Marie, couchee a droite, tend la main gauche vers la creche. L'ongine est en Syrie, non en Italie. 2° Saint-Paul : Marie croise les bras, d'apres Duccio, D'autres exemples nous font saisir d'aussi etroites relations, nous montrent les Orthodoxes touches par le sentiment itahen : Duccio et le psautier du Munich, le tableau du Palazzo Gorsini et Studenica (eglisede Milutin .Toutefois, les deux £coles conservent, independamment Tune de Tautre, Tancienne ordonnance de Ticonographie cappadocienne, p. 108-114.
II, — L'ANNONGE AUX BEBGEBS
Leberffer musicien dans la Nativite. —Les peintres de Cappadoce repre- sentent trois bergers, dont un, assis, joue de la flute. Les Byzantins du xi* siecle negligent le musicien, rnais la tradition locale le con serve en cer-
' XLII SOMMAIRE
iaines regions, en particulier en Orient, et le xiv® siecle le reprend : on le ren contre en Italic, chez les Serbes, a Mistra, p. 114-124.
L'Annonce aux bergers distincle de la, N&tivite. — L'episode comprend piusieurs scenes. On distinguera deux redactions. i° Gaza, Pans. 74: les trois bergers se tiennent deb-out, sans le musician. 2° Saints-Apotres, Laur. VI 23, Kahrie-Djami : les bergers sont en partie assis, Fun d'eux joue de la flute, p. 124-130. — En Cappadoce, on transcrit, pr6s du berger musicien, un ctTjTop.eXov de Foffice du 24 decernbre, que 1'on peut rattacher au monastere nomine llotyvcov, en Palestine. Le motif provient de cette region, ou on le rencontre des le vie siecle, p. 130-132.
Signification du berger musicien. — Le chant liturgique evoque la scene pastorale et 1'associe a la Nativite. Le meme tableau de genre, legue par Tart alexandnn, sert & illu&trer Gregoire de Nazianze et a orner les canons des teiraevangiles . Les artistes du xiv* siecle ont pu iniiter, plus ou moms directement, les monuments du ve ou du vi°. Us ne s'inspirent pas des mys- teres latins, p. 132-135.
III. — LE CYCLE DE LA NATIVITE
Les compositions complexes : Luc et Al&tthieu — Le xive siecle combine la Nativite, d'apres Luc, avec les episodes rapportes par Matthieu • voyage des mages, fuite en Egypte et massacre des Innocents. Ges evenements sont, en effet, commemores de suite, p. 136-138.
Le cycle de M&tthieu, sans la N&timte. — 11 s'est constitu^ dans les evan- giles illustr6s : Paris. 115, Gopte 33. 11 se grossit de ia longue histoire des mages (Laur, VI 23, Vatican. 1156), qui s'est developpee, en Orient, en dehors de ces manuscnts. II passe ensuite dans les eghses (Kahrie-Djami, Kalmidf Brontochion, Gradac). On mtervertit les episodes, conformement au synaxaire, et Ton emprunte certains details aux apocryphes, p. 138-145.
L& cycle de Matthieu, combine nvec la NMvitd. — Dans les ^glises, il prend place, d'abord, apres la Nativit6 : Gappadoce, Trebizonde, Mistra. Puis, il forme avec elle une composition unique : Gradac- On a suivi Chrysostome, lorsqu'il ddpeint la mere, assise, saisissant Fenfant, pour le presenter aut mages qui arrivcnt. Nous distinguerons deux redactions, p. 145-147.
1° Laur. VI 23 : les mages adorent Fenfant encore couche dans la creche, ou bien assis, tout pros, sur les genoux de sa mere, p. 147-148.
2° Paris. 7i : ils arrivenl a cheval, dans le lointam, quand 1'enfant vient au mon.de. Cctte combinaison appartient ^ FOrient. Elle s'inspire des chants hturgiques, qui 6voquent, au moment de la Nativite, les scenes preliminaires commernorees par les « avant-fdtes », p. 148-150.
Dans certams monuments analogues au Paris. 74, 1* Adoration s'cst trouvee reume ^ la Nativite, tantdt, a droite (Palatine, fresques cappadocienries), parce qu*elle lui faisait suite et que 1'ou a confondu les deux scenes, tani6t, a gauche, parcc que les mages, qui parfois arrivaient a pied (Saint-Luc, Qara- bach-Klisse, Urbin 2i, ont flni par ilechir le genou, p. 150-151.
Les compositions de Gradac et du Brontochion doivent ainsi a 1'Orient leur prmcipe constitutif. En ont-elles regu les autres details ? p. 154-155.
Iconoffr&phie des divers episodes : Adoration des mages et Puite en figypte. — On a reproduit, a Kalinic, les types onentaux ou latins : les trois mages, alignes parall^lenient, Jacques, ou meme trois jeunes gens, entralnant Fane
SOMMA1RE XL1II
ou le cheval. Au contraire, Gradac reste conforme a riconographie byzantine,
p. 155-158.
Massacre des Innocents. — Les Latins groupent les meres loin des enfants. Les Byzantins repre'sentent one mele"e ou chacune defend le sien contre un bourreau. Les Cappadociens, unite's & Monr&ale, font moms de place am Mas sacre qu'aux divers Episodes rapporles par l*apocryphe. Le xive siecle repro- duit le cycle cappadocien, mais d&veloppe le Massacre selon Tesprit de la tradition byzantine : Gradac se rattache a Kahrie-Djami. Le xvi8, a Lavra, emprunte certains motifs £ la Renaissance, p. 158-163.
IV. — LE STICHERE DE NOEL
Cette composition artificielle se trouve combinee avec la Nativity, an Bron- tochion et dans certames icones russes. Elle s'est formic d'apres 1* Adoration des mages. On distingue deux variantes qui r^pondent, 1'une, au type syrien ou la Vierge est de face (Ochrida, Zica, Mont-Athos), Fautre, au type byzan- tin, oil elle se tourne vers les mages, (Ecphrasis de Marcos Eug6mcos, Rava- nica, sculpture de la Collection Uvarov, icones russes). Cette seconde variante se rapproche ^e certaines redactions de la Nativite et a pu se combiner avec ce theme, p. 163-169.
CHAP1TRE III. — Le Bapteme
Le xive siecle donne plus de van&t6 aux types, plus de complexity aux com positions, p. 170.
I. — LE TYPE DTJ BAPTEME
Les innovations sont I'oeuvre du xn9 siecle et s'expliquent par un retour au passe, p. 170.
Les SLnciens types. — Du type hell&iistique, simple et elegant, les types syriens et cappadociens sc separent progressivement. Us sjen distinguent par I'abandon de 1'allegorie et du paysage, par le costume antique du Prodrome, la presence des symboles et des anges, enfin, par le geste r6ahste du Sau- veur xnasquanfc son sexe. L'Occident imite le type cappadocien. Certains traits helldnistiqucs rcparaissent, au ix« siecle, dans les psautiers & illustra tion margmale, au x€ et au xi*, dans le transept de Toqale et les monuments byzantins. Parmi coux-ci, on peut discerner plusieurs variantes, dont Tune appartient & I'Anatolie, p. 170-178.
Les innovations da XH9 siticle. — Les trois anges se rencontrent plus t6t «l proviennent de 1'iconographie orientale, p. 178* — J6sus, en Cappadoce, se tournait parfois vers Jean : maintenant, il croise les jambes. Quand il prend cette attitude, vers le milieu du aci* siecle, il trouve le plus souvent le PrScur- seur adroite: Samt-Luc, psautier de 1066, Paris. 74, Vatican. 1156.Ces monu ments dependent de la Cappadoce GO de la Palestine : evangile syriaque de Meliterie. Au xn® siecle, la Syrie aurait aussi fourni le motif 4 1'Occident, p. 179-182. — Jean, suivant la pratique primitive, porte un costume leger : man- teau sans tuaique ou m61otet p 182-183.
Les types snivis du XHI* an XVH* siecle, — En observant 1'attitude de J^sus et le costume du Prodrome, on en peut distinguer trois principals : Fun
3CLIV SOUMA1RE
chez les Slaves, Tautre au Mont-Athos, le troisieme a Mistra (P£ribleptos) . L'ltalie exerce peu d'mftuence, p. 183-186.
II — LE CYCLE DU BAPTEME
Les manuscrits se partagent en deux groupes : 1° Paris. 115, Petropoi.305, Copte 13, Laur. VI 23; 2° Paris. 64, Paris. 74, Gelat, p. 186.
1° Le qusitrieme evanffile : le temoignage de Jean. — On a illustrS chacun des Episodes : allusions au t£moignage, dans le prologue (I), premier t£moi- gnage de Jean devant les pretres et les levites envoyes par les Pharisiens(Il), second te"moignage en presence de J6sus (III), vocation des deux premiers disciples (IV), vocation de Philippe et de Nathanael (V). Le Paris. 113 et le Petropol. 305 represented la redaction primitive ou Jean, conservant Fatti- tude d'un orateur antique, a les audifceurs a gauche (la gauche du spectateur) et J£sus a droite. Le Paris. 74 comprend un motif nouveau . Jesus marchant vers la droite. Les mosaiques de Kahrie-Djaini, oul'on a traite les Episodes U et III selon la redaction du Paris. 115 etdu Petropol. 305, paraissent reproduce une ancienne miniature hell6nistique, peut-etre dgyptienne. Le Laur. VI 23 forme la transition enLre les deux groupes, p. 186-194.
2* Matthieu et Luc: la, predication de Jean. — Le recitde chacun des synop- tiques est divise en deux pe>icopes : predication de Jeanetbapteme de J£sus. Les iconographes combinent la premiere de Lu,c et la seconde de Matthieu. En Cappadoce (Toqale, Hemsbey-Khsse), ils empruntent ccs elements aux manuscrits oi chacun des deux evangiles (Laur. VI 23), ou bien, Tun des deux (Paris. 115, Copte 13),recoit une illustration distincte.Au xiv et au xvie siecle, tantdt, 4 Gracanica, ils ramassent ce cycle cappadocien dans une composition complexe, autour de la Nativite, tantdt, a Dionysiou, ^ Parme et a Florence, ils le developpent le long d'une f rise, p. 194-200. — Ils se sont inspir6s de cer tains textes, d'origme syrienne, des synaxaires et des chants hturgiques, qui leur out appris aussi i representer Jean v^tu 4 Fantique, Jesus tourne vers le Precurseur et benissant les eaux, p. 200-204.
3° Matthieu et Marc : le b&pteme du peuple. — Le texte de Marc a fourni ce sujet au Paris. 64, au Paris. 74, aux tetraeVangiles de Gelat ct de Parme, aux editions hturgiques de Gr£goire de Nazianze et aux podlinniks russes. On Fa combine avec le bapt^me du Christ, parce qu'a la memo place, chaque ann£e, le peuple descendait dans le fleuve, au moment de la ben6diction des eaux. Les artistes de Constantinople, au aar1 siecle, out aftectionn6 ce tableau de genre (Urbin 2, Homelies de Jacques, baptistere de Sainte-Sophie), mais le Paris. 74 et les mosaiques de Chios nous montrent qu'ils Tavaient rccu de Ficonographie palestimenne, ainsi que le paysage,lcs portes du ciel et la melote, p. 204-210.
111. — LES TYPES COMPLEXES
L'^cole mac6donienne dispose les episodes pr^liminaires sur une frisc, comme en Cappadoce, avant le Bapteme du Christ. JD'ordinaire, on les groupc dans une composition unique, autour du sujet principal, p. 210-211.
I. — Mont-Athos et Peribleptos. — A Mistra, la composition, plus com plexe que dans.le catholicon de Lavra et celui de Dionysiou, rappellc exac-
SOM.MAIRB XLV
tement Saint-Nicolas de Lavra, decore en 1560. Mais elle est plus riche et se rattache aux monuments du xir siecle, p. 211-212.
11. — 6glises serbes et Brontochion. — Le Brontochion ressembie, sur certains points secondaires, a la Peribleptos, mais appartient a la meme tra dition iconographique que Nagorica, Studenica (eglisede Milutin)., Gracanica, le Protaton, Ghilandari et Vatopedi, p. 212-215.
GHAP1TRE IV. — La Transfiguration
Au xiv* siecle, la composition devient plus dramatique, p. 216.
Signification des attitudes. — Apres Fapparition des deux prophetes, les synoptiques decrivent deux scenes, mais ne s'accordent ni sur le caractere des attitudes, ni sur 1'ordre des faits. Aux Saints-Ap6tres, on avait repre- sente les disciples, d'abord, projetes tousles trois sur le sol, puis, se relevant, avec des mouvements differents, pendant que Pierre propose de dresser trois tenles. Chrysostome se les represente prostern6s, les theologiens du xiie et du xivfl siecle, « colics au sol » ou « fondus par le feu », p. 216-219.
I. — Types onentaux. — Us correspondent 4 peu pres 4 la premiere scene des Samts-Apotres. Les trois disciples, ou deux au moins, prennent une meme attitude, debout ou assis, agenouilles ou prosternes. Ghacune de ces variantes se rencontre en Occident, p. 219-222.
II. — ?'2/jpe byzanlin. — G'est la seconde scene, oft chacun se trouve dans une posture differente.. On distinguera un groupe archaique (Paris. 510, Cap- padoce) et le groupe byzantin du xi* siecle, eniin, deux variantes, qui parais- sent appartenir 4 TAsie, p. 222-224.
Athos el Peribleptos* — Les peintres de TAthos interpretent Tune de ces variantes. Us accentuent la violence de la chute, tandis que les Itahens Tat- tenucnt. A la Peribleptos, dans une composition semblable, Jacques se ren- verse sur le dos. Le motif ne vient pas de FAthos, il depend de Ticonographie niacedomenne du xiV siecle, p. 224-230.
La gloire. — On met les prophetes hors de la gloire., lorsque Ton attache plus d'miportance 4 la lumiere du Thabor. Les figures geometriques qui s'y croisent symbohsent la Trinit6, p. 230.
Les series accessoires. — La montee et la descente du Thabor, ligurees a part dans les tetraeyangiles, sont reunies ensuite au sujet principal, p. 231 .
GHAP1TRE V. — Lazare
Le xiv* si6cle revient aux compositions complexes des premiers temps, p. 232.
Les anciens types. — Le type hellenistique recoit un certain developpement pittoresque dans le Paris. 510, le Pantocrator. 61 et surtout aux Saints- Apdtres; le type oriental, dans le Rossanensis. Les iconographes d'Orient et d'ltahe simplilient la composition du Rossanensis, mais en retiennent cer tains traits caracteristiques : Lazare touch6 a Tepaule, ou bien, encadr^ par deux figures symetriques, qui d6nouent les bandelettes. Giotto parait encore s'en inspirer.Les ByzantinB 6cartent les gestes familiers,les figures superflues ot montrent Marthe tournant la t£te vers Lazare, p. 232-237.
XLVI SOMMA1RE
Le XIVs siecle. — Des le xii", on voit reparaitre les Jiufs dans des monu ments byzantms qui d6pendent des anciens modeles. Leur nombre s'accroit, en Italic, jusqu'au xiva, en Orient, jusqu'au xvr3. La Macedome et le Mont- Athos se rencontrent sur certains points : Marthe ne se retourne plus vers Lazare, Fhomme qui d&noue les bandelettes s'mciine. Mais F£cole mace- donienne dessine autrement les porteurs qui soulevent lapierre, elle se dis tingue surtout par une innovation remarquable : ie sarcophage. Le type de TAthos touche a TAnatolie et se retrouve en G6orgie, dans le tnplyque d'Antcha. Saint-Nicolas de Lavra, avec une composition plus complexe et plus anime'e, rappelle mieux la Pe>ibleptos. Mais la P&nbleptos appartient, ainsi que la Pantanassa, a un groupe mterrae'diaire entre le Mont-Athos et la Mac£doine, p. 237-214.
Las scenes preliminaires. — Bu r&cit e>angelique, Chrysostome tire un tableau gmouvanl. Le Paris. 115 et le Laur. Vi 23 repr£sentent les divers episodes autrement que le Pans. 74 et le tetraeVangile de Gelat.Les peintres du xiv* et du xv° siecle les de>eioppent plus largement, soit a part (Panta nassa), soit autour du miracle, dans le me1 me cadre (Gracanica, P6ribleptos, Saint- Nicolas de Lavra), p. 244-247.
En examinant ce cycle de" taiile, nous comprendrons mieux les relations de I'Occident avec les 6coles byzantmes du xiv siecle. La redaction primitive, suivant de pr6s Ie texte, distinguait les deux scenes que les iconographes byzantins ont confondues : Marie se prosternait aux pieds de J6sus avant le miracle ; pres du tombeau, les deux soeurs restaient debout. Les Latins repro- duisent exactement cette seconde scene et y placent un sarcophage, p. 247-249.
Au XIIB ou au xnia siecle, ils sembient avoir fourni ce motif au Berol. qu. 66, mais eux-memes n'ont fait qu'mterpr^ter un ancieri prototype heliums tique, que nous apercevons, au vi% & Gaza, au xir, dans le Copte 13, au xiv°, dans la Theosk^pastos de Trebizonde. Notre miniature peut s'y rattacher, lopsqu'elle nous montre le sarcophage en^ag6 dans la porte du tombeau. On se demaadera alors si la Mace"doine doit vraiment ie sarcophage aux Latins, p. 249-254. La composition complexe du vi* siecle s'est form6e sous Tin- fluence de Ghrysostome. Les Byzantins Font reduite, le xrv« y revient, p. 254
CHAPITHE VL — Les Rameaux
Le pittoresque : Rossanensis, Paris. 74, Mistra, p. 255.
Le type oriental. — La riche composition du Rossauensis, ou les enfants jouentle principal r61e, se retrouve, r^duite, dans le Laur. VI 23 et les pein- tures cappadociennes : les spectateurs a 1'mt^rieur de Jerusalem, p. 235-25S. — L'Occident suit la m£me tradition, p. 258-260.
Le type byz&ntin. — Les Juifs barbus et voiles ont plus d'importaxice que ]es enfants, Pierre prendles devants, p. 260-261. — Le typo byianttut se r6- pand en Orient et en Occident, au xir et au xnr siecle, p. 261.
La. redaction pittoresque. — Le Paris. 115 nous montre le Christ descen dant le mont des Oliviera, au milieu des enfauts et dess meres, libremenl grou- p^s, selon les lois de la perspective, dans un veritable paysage. II rcproduit la primitive redaction hell^nistique, que nous pouvoxis reconnaitre aussi, sous une forme tres abr%6er daas le Paris. 510, le psautier de 1066, le Paris. 74 et
SO2OIAIRE XLVII
quelques autres monuments, p. 262-264, — Dans Ie Berol. qu. 66, prototype de la Peribleptos, les enfants prennent leurs ebats ie long djune fnse. Tous les autres details, en particular les apotres amenant 1'anesse et 1'aaon, Za- charie et 1'allegorie de Sion, permettent de rattactier cctte composition aux anciens modules. Le tetraevangile copte de 1'lnstitufc catholique, en 1250, la rcproduit exactement, sauf la fnsedes enfants, et nous en montre ainsi 1'ori- pine onentale, p. 265-269. — Les primitifs siennois (Accademia, n« 8) ont aussl interprete rancienne composition pittoresque, p. 270.
Les XIV; XV* etXVI* siecles. — Le type macedonien, d£o Ie xn- siecle (Studemca), emprunte a 1'Orient les deux enfants etendant ensemble leurs manteaux. Puis, il se developpe: Jesus se retourne,les apdtres descendant Ie long d'un chemin creux (Verria, Oracanica), les enfants s'agitont et les spec- tateurs se montrent aux fenetres (psautier de Munich, Ravanica). Les Russes 1'interprctent (Volotovo). Les deux ecoles, depuis la fin du xiv° siecle, rem- placent Fane par un cheval,p. 270-275. — Le type cretois, au Mont-Athos, se distingue du precedent et depend directement du rnodele byzantin. II est encore tres simple a Lavra, en 1535. Le pittoresque n'apparait qu'en 1547, a Dionysiou. La Peribleptos, plus ancienne, en differe essentiellement: la com position onentale du Berol. qu. 66 s'y trouve enrichie de quelques details empruntes ^ Hconographie macedonienne, p. 275-279. — Duccio et Giotto eurent pen d'Influence : Ie cheval vient de 1'Ori-ent, p. 280.
La signification des enfants.— Matthieu les mentionne au moment ouJ^sus est arriv^ dans Ie temple , Tapocryphe, Ie synaxaire et les chants liturgiques, au moment de I'entree dans la ville. Les inscriptions les d^signent, en Cap- padoce et en Occident. Au contraire, ies Byzantins pretent plus d'attention au texte canonique, et, par la, se rattachent & la tradition des evan^iles illus- tres et do quelques monuments lieli^mstiques, que nous voyons imites 4 Constantinople, au v« et au vi* siecle. Mais, vers 1200, Michel Acominatos faifc ressortir Timportance des enfant^ et annonce ainsi les compositions ani- m6es de 1'age suivant, p. 280-284.
LIVRE ill
Les themes : la Passion ©t la Rfcsurrection
Tous les themes n'ont pas Ie m&me %e. Les plus anciens ont passe par trois phases : on distinguera Ie type helle'nistique, Ie type oriental et Ie type byzantin. Les plus recents, les themes path6tiques, vont dc Byzance en Ita lic, p. 285.
CIIAPITHE PREMIER. — La
La Cene et la Communion des Apdtres, p. 286.
Les types tr&dilionnels. — 1° La figure de Judas. Le type hellemstique iaisse seulement deviner Ie traltre, couche, sans geste, en face de Jesus, a Fautre
XLVI11 SOMMAIRE
extremite du sigma : Ravenne, Gaza, Paris. 115. Les Orientaux et les Latins en alterent le sens et fimssent par representer restitution de rEucharistie, autour d'une table ronde,p. 286-288. — Lc vrai type oriental et le type foyzan- tin, concus d'apres Matthieu, mettent Judas en relief, le montrent assis,run, a Fextremite, levant la main pour interroger Jesus, Fautre, au milieu des ap6tres, la plongeant dan& le plat. Le type oriental, esquiss6 sur la colonne de Saint-Marc, se developpe dans le psaotier Ghludov et en Cappadoce.il se deforme, lorsque Judas saisit le morceau,le porte £ sa bouche, ou que Jesus consacrele pain : Petropol. 21, San Bastianello, Copte 13, p. 288-291.— Les Latins, d'abord, le reproduisent, puis, le trarisforment en s'inspirant du qua- trieme evangile : Jesus met le pain dans la main de Judas, plus tard, dans sa bouche. Toutefois, Fltalie conserve mieux les gestes primitifs, p. 291-292.
2° L'ordre des convives. Les iconographes hel!6nistiques observent le cer&- monial antique. Les Gappadociens placent Pierre pres de Jesus ; les Byzan- tins, a roppose. Les Latins se partagent entre les deux systemes, p. 293-295.
Le xive et le xve siecle representent Judas au milieu des apotres, selon la formule byzantine, sauf en de rares exceptions (saccos de Photius), mais ils mettent Pierre avec Andre, pres du Sauveur (P£nbleptos, Brontochion), suivant les exemples venus de Syrie, plutAt que dltalie. Ils pretent a Jean, psnche sur le sein de Jesus, un geste plus degag^ et plus libre, p. 2Q5-297.
Les types du XIV* siecle. — 1° Les apotres occupent le devant de la table, en Occident, des le x« siecle. Deux miniatures, 1'une syrienne (Addit. 7169), 1'autre byzantine (Parme, Palat. 5), montrent Torigme orientale dece motif. Au xrv«, les Latins lecombinent avec le type cappadocien; les Grecs et les Slaves, avecle type byzantm.Ceux-ci echappent i ^influence de Giotto, p. 297-300.
2° Jesus prend place au milieu de la table, en Occident, des le vifl siecle, dans le codex de Cambridge, mais cette miniature et les plus anciennes rephques representent Tinstitution de TEuchanstie efc dependent de Viconographie syrienne : c'est plus tard que J6sus donne le morceau au traitre. Au xiv* siecle, les Italiens mettent les apotres sur le devant, p. 300-302. — Les Serbes et les Grecs les imitent avec reserve. Ils conservcnt le Judas byzantm et ne montrent point Jean s'accoudant pour dormir. Au Mont-Athos, le Sauveur pose la main sur le disciple et incline la tete , les Serbes evitent meme ce geste famiher. Avant le xvn" siecle, les types italiens n'ont 6t6 eYactcmcnt copies que par exception, p, 302-308.
Le xiv° siecle emprunte aussi aux Syncns et aux Latins les apotres gesti- culant, la table ronde, p. 308-309.
Conclusion : la Syrie et TOccident, attach6s ^ une tradition commune, s'op- posent A Byzance/Au xiv« siecle, cette tradition etrangere ne fournit aux: Grecs et aux Slaves que quelques motifs, p. 309.
CHAP1TBE TL — Le Lavement des pieds
Type hellenistique. — J6sus, a droite, se dispose a agu% Pierre proteatc, p. 330.
Type cappadocien. — J6sus, ^ gauche, « se met a laver »>. Pierre, d'abord, proteste (Polropol. 21 et San Bastianello, Hossano et Cambridge), puis, solh- ,citc : « Et la t6te. » (Colonne de Samt-Marc, Patmos 70, I!emsbey~KHss£).
SOM&A1RE XLIX
Les ap6tres se tiennent debout. Le type acheve passe en Occident, p. 310-311.
Type byzantin. — Deux traits nouveaux : 1° Quelques apotres, assis, se d£chaussent : souvenir de Ghrysostome. — 2° J6sus essuie : gesteplus discret, celui qulndiquaient les artistes heliemstiques,, p. 312-314.
LeXlV* siecle : Jesus menace Pierre. — Serbes, Oetois et Itaiiens reprennent un motif tres ancien. On distingue plusieurs redactions, p. 314,
1° Jesus be tient a distance : les miniatures ottoniennes rappelient le type hellenistique ; les psautiers Chludov, !e type cappadocien. Ceux-ci servent de modeles, du sin* au xv" siecle, aux Grecs et aux Slaves, et, plus tot, aux Latins, p. 314-316.
2° La mam gauche effleure le pied, au vi« siecle, sur le diptyque de Milan, puis, le saisitbrutalement, au xir6, dans les miniatures syriennes,etplustard, jusqu'a Giotto, en Occident. A Saint-Marc et, mieux encore, en Macedoine, ainsi qu'au Mont-Athos, on imite le type byzantm, ou le Sauveur tient un linge. Duccio et Cavallini suivent la redaction de Saint-Marc, mais suppri- ment le linge et reproduisent le geste helienistique du diptyque de Milan. Les Orthodoxes dependent directernent de Byzance, p. 317-320.
II n'ont point accept^ des Itaiiens J£sus agenouille, ils njen ont point recu Fensemble de la composition. Duccio utilise d'autres modeles byzantins. Cavallini interprete le type de Dionysiou, en le transposant dans le style plus libre du Trecento, p. 320-322.
Le ffroupement des apotres. — An xi* et au xn° siecle, quelques apdtres s'asseyent sur le bane, les autres restent debout par dernere. Au xive, a Tre- bizonde, an xvi8, a Diony&iou, trouvant un bane plus haut, ils se groupent plus librement, quelques-uns en avant, accroupis sur le sol. Mais les elements de cette composition nouvelle appartiennent aux anciens modules byzantins. Les Serbes ont emprunt<§ quelques details pittoresques a FItalie, p. 322-324.
Signification des yestes. — Chry&ostome nous exphque F^lan de Pierre et la menace de Jesus, p. 324-325.
CHAPITRE HI. —La Trahison de Judas
Type helienistique. — A Ravenne, les apdtres suivent Jesus, a droite, tan- dis que Pierre tire T6pee ; Judas vient de gauche, avec des soldats et des anciens, p. 326.
Type oriental. — Point d'apdtres ; les Juifs, en courte tunique, entourent JtSsus ; Judas vient de droite. Ge rnodele penetre en Italic, p. 326.
Le type helienistique repose sur Jean et Luc ; le type oriental, sur Mat- thieu etl'apocryphe. On a plac6 Judas 4 droite, lorsque Ton a represent^ de suite les divers moments de Tepisode, p. 327-328.
Les cycles. — 1° D'apres Jean, la cohorte arrive, puis,tombe sur le sol. On pent distinguer deux redactions, Tune helienistique, Tautre, orientale, p, 328- 329.
2* D'apres Matthieu, on figure, depuis le ve siecle, apres le Baiser, J^sus arrete1 ou ommene. Nous rencontrons le cycle compiet dans le Laur. VI 23, abr%6 dans le Gopte-arabe 1, et les monuments latins. Ge cycle a donn6 nais- sance a un type complexe, ou Ton a reuni en une action simultanee plusieurs
L'ICONOGBAPHIE 1V
L SOMMAIRE
Episodes successifs.On distinguem, (Time part, le Copte 13 et 1'Occident, de 1'autre, quelques monuments byzantins,p. 330-337. - Du »n- au xvir siecle, ies Grecs et les Slaves continued cette tradition, mais, en certains cas, ils ont accept^ 1'influence latine, p 337-338.
Type hyzzntin. - II conserve les traits distinctifs de Ravenne : Judas a gauche les soldats et les Pharisiens. Aux Saints-Apotres, 1'episode de Mai- elms formaitune composition distincte, apres le Baiser.D'ordinaire, ce motif remplace simplement le groupe des apdtres pres du Sauveur.On pent suivre le developpement d'un meme type, en comparant Ravenne, Daphm et Fra Angelico.Une autre variants, representee au xn- et auxra* siecle par 1 Hortus Deliciarum, le Paris. 54 et le crucifix de San Giraignano, nous conduit, par des voies diverses, aux compositions plus vivantes du xiv« ou du xvi«. Mais la Metropole de Mistra et le Mont-Athos restent byzantins, tandis que le pemtre de NagoriSa est en relations plus etroites avec les ecoles italiennes et m£me, sur certains points, d6passe Duccio, p. 338-340.
CHAP1TRE IV. — Le Reniement de Pierre
Les types tr&ditionnels — Type hellenistique : Jesus pr6dit le reniement. Type oriental : Pierre est assis a droite, dcvant la servante,et, plus loin, se repent. Type byzantin : Pierre assis a gauche, sans le repentir, p. 345-346. — Ghrysostome nous exphque le caractere id6allste du type hellenistique ct la signification du reniement provoqu6 par la servante, p. 345-318,
Le triple reniement, a.mni te X/V* siecle. - 1° Synoptiques. Le Latir. VI 23, dans le texte de Marc, nous offre une bonne copie de la redaction pri mitive, exactement conforme au texte. Ailleurs, cette redaction siibit de graves alterations : le tfitraevangile de Gelat et la bible de Farfa, p. 348-
349-
3° Le quatri6me evangile combinfi avec les synoptiqucs. Les sermonnaires confondent le premier et le second reniement du quatrieme evangile, en le rapprochant du recit de Luc. Les icono&raphes, d^abord, les distinguent (Ravenne, Copte I3),puis,les confondent aussi,mais sans cesser de poser les personnages deboufc. Trois redactions : 1° evangeliairo dJAix-la-Ghapelle, 2°Paris.74? 3° San Bastianello et Hortus Deliciarum. La seconde et la troi- sieme ont en commun un motif rare : le brasier.Dans I'Hortus, on 1'a mtro- duit au milieu d'un cycle parfciculier, concu d'apres Matthieu et Marc, od Pierre se dirige vers la servante, a droite. Le Paris. 74 et 1'Hortus Dciiciarum dependent de FOrient. Le Laur. Vi 23 repr6sente exactement ies trois Epi sodes du quatrieme evangile, sauf en un point : Pierre, pres du feu, est assis, p, 349- 354.
Le triple reniement, an XIV* siMe. — On peut rattacher, plusr ou moins directement, la plupart des monuments au Laur. VI 23. Parfois, on a con- fondu le premier et le second episode en urxe scene unique : Saint-Clement d'Ochrida, retables de Sienne ct dc Massa Maritiraa, Sant'Abbondio de G6nie? p, 354-356.— Le plus souvent, Pierre renie Jesus, un© fois, pros du feu, d'apres Jean et Luc, deux fois, devant un© servante, d'apr&s Matthieu ct Marc. Novgorod rappelle Ravenne, le Copte 13 et le Laur. VI 23 ; 1'apotre so retourne vers la portiere. Mateica et le Mont-Athos roproduisentTHortus
SOMMAIHE LI
Deliciarum : il vient £ elle. Au Mont-Athos, on ne conserve qu'un seul des
deux reniements provoques par une servante On le place le premier, & Lavra, le second, & Bionysiou, p. 356-359. — La P£rlb!eptos ne depend pas de Dionysiou, mais d'un vieux modele analogue a THortcs Delic/arum: 1'exa- men du repentir confirme cette observation. Aux Saints-Theodores, on a Inierverti et confondu les Episodes, p. 359-361.
Parrni tant de confusions, on pent distinguer les deux traditions qui tou- jours s'opposent 1'une & 1'autre : Laur. VI 23, Paris. 74, p. 361.
CHAP1TRB V. — Le Chemin de croix
Simon porte la croix. — On le place, a volonte, avant on apres J£sus. Les artistes hellemstiques laissent le Sauveur Hbre. Puis, on le lie, en Cappadoce, au cou, dans les monuments byzantms, aux mains. Au xiv° siecle, les Slaves comblnenfc les deux systSmes, les Grecs imitent le type byzantin, p. 362-364.
Le double cortege. — Jesus est conduit, d'abord seul, sans la croix:, puis, avec Simon, charge de la corvee : Paris. 115, Laur. VI 23, codes de' Cam bridge. Le premier episode est parfois %ur6 seul, surtout en Gappadoce. Le double cortege, a Novgorod et & Mateica, p. 364-367.
Jesus porte la, croix. — L'exegese concilie le quatrieme evangile et les synoptiques : Jesus, d'abord, porte sa croix, puis, 1'abandonne & Simon. D'apres les the"oiogiens, il porte un trophee ; d'aprfes 1'apocryphe et les Meditations, 1'instrument de son supphce. Depuis le xiv« siecle, les Latins ne manquent jamazs de Fen charger, Auraient-ils donn6 1'exemple & l*Orzent?Mais ils sui- vent le sien, lorsqu'ils represented, au xi* et au xn% le vainqueur de la mort ou bien, au xme et au xiv«, le condamne1, dans sa robe rouge, tra!n& la corde au cou. L'Onent nja point depass^ ces modeles archaiques, anterieurs au Trecento, ni & Novgorod, nz m^me § Mistra, ou,ma%re" certains ressemblances, on reconnaltra une replique du Paris. 74, plut6t qu'une imitation des types italiens, p. 367-875.
Les filtes de Jerusalem. — Au recit de Luc, 1'apocryphe et les Meditations ajoutent 1'evanouissement de Marie. Les iconographes representent les filles de Jerusalem, seules ou avec la Mere de Dieu, ou bien, la Mere de Dieu et Jean, sans escortc. Ils zntroduisent ces figures, soit, dans la composition tra- ditionnolle du Chemin decrojx (Laur. VI 23, Duccio, Nagorica, Mont-Athos), soit, dans le double cortege (Paris. 74, Gelat, Mateica, psautier de Munich). Le Trecento place Mane et les femmes apr&s J^sus portant sa croix. II a fait seritir son influence dans le psautier de Munich, p. 376-378.
Les soldats. — Au xiv* siecle, les soldafcs equipds remplacent, le plus sou- vent, les valets en courfcc tunique. D'apres Marc et Matthieu, les soldats emmenent J6sus; d'apres Luc, Jean et 1'apocryphe, ce sont les Juifs. LesGap- padociens siuvent 1'apocryphe, les Byzantms reviennent 4 la tradition cano- nzque, p. 379.
CHAP1TRB VI. — La Mise en croix
Au detaub du textc canoniquc, 1'Bvangelium Nicodemi, puis, les Medita tions, deerivent les pr6paratifs du crucifiement, p. 380-381.
Lit SOMMAIBL
1,° Jesus refuse de boire. — Simple variante du Ghemin de croix : Laur. VI 2$, Athen. 93, monuments de Macedome, p» 381.
2° L'$tablis$ement de la, croix. — Autre variante du Chemin de croix : pen dant que les valets enfoncent les chevilles, on conduit Jesus (reliquaire de Gran, Monreale, Vatopedi), puis,on le laisse seul, d'un c6t6 de la croix (Hor- tus Dehciarum, Iviron 5, Chrysapha). A Geraki, il esttout a fait seul et peut se comparer a la figure doulou^nise concue par les Latins. Les Serbes reprd- sentent rfitablissement de la croix, sans Jesus ; les Italiens, Jesus depouille. Les Grecs respectent mieux le modele byzantin, p. 381-385. — Ge theme cede la place a la Mise en croix, p. 385.
3° Jesus mont&nt a, I'echelle. — D'apres une legende de Marie-Madeleine, il monte volontairement. Ge motif se degage du precedent : d'abord, sur le crucifix de San Gimignano, J£sus, craintif, pose le pied sur le premier eche lon, puis, il gravit les autres, hardiement (fresque d'Ascoli Piceno, tableaux de Berlin, d'Anvers et de Venise). A Verria, a Nagorica, au monastere de Marko, on dessme la meme figure, mais sans y joindre aucun des traits qui caracterisent le Trecento, sans depasser les cadres de la tradition byzantine, p. 385-388.
4° Jesus mis en croix. — Santa Maria di Donna Regina rappelle les Reve lations de sainte Brigitte ; Fra Angelico suit exactement les Meditations. Toujours, Jesus tourne les reins a la croix. En Italie, on le cloue; en Orient, on le hisse. Les Orthodoxes ont concu un type particulier, mais ils en ont pris les elements aux Italiens. Ils developpent Faction que Fatelier d'Ambro- gioLorenzettimontrait a peine commencee. On peut distinguerdeux vanantes, Tune, en Macedoine, Tautre, au Mont-Athos et a Mistra. La seconde parait provenir de Venise, p. 3^8-393.
5° Jesus cloue sur la croix.— Les psautiers CMudov et certains monuments d'Occident ajoutent simpleraent au Grucifiement les hommes qui clouent. Dans ie psautier Barbermi, on voit la croix couch6e sur le sol, pres de la « base taillee » que Tonvenerait dans Teghse du Saint-Sepulcre. Les Byzan- tins ont ainsi precede les Latins. En France, Male rattache cette image aux mysteres.En Orient et en Itahe, Tapocryphe et Texemple desanciensmanus- crits illustres suffisent A expliquer le caractere ^pisodique de Ticonographie nouvelle.
CHAPITRE VII. - Le Crucifiement
Comment les compositions do Mistra se distinguent des anciens types byzan- tins, p. 396.
I. — LES ATTITUDES : J^sus, MARIE ET JEAN
Les ideesi — En Orient, la mort sur la croix passe pour une manifestation de la puissance divine. Ghrysostome et Romanos devoloppent cette concep tion. Mais les apocryphes d^peignent la douleur de Marie ; les melodes et Georges de Nicom£die familiarxsent les Byzantins avec le pathetique. Apartir du xi* siecle, ceux~ci repr^sentent, au lieu du trioniphe, la souiTrancc et la mort* Au xni% Fltalie mystique suit Fexemple, p. 396-400,
SOMMAIRB MB
Les types — On classera les monuments d'apres les gestes de Marie et de Jean, p. 400.
1° Type syrien : Marie implore, Jean t6mo%ne, p. 400-401. — 2° Type cap- padocieii : tous deux expriment leur douleur, en portant, d'un mouvement syrnetrique, une mam devant la bouche, sous le menton ou centre la joue. Gette formule achevee apparait au ix* et au x« siecle, en meme temps, en Orient (psautiers Ghludov, fresques cappadociennes) et en Occident <diptyque de Rambona, ivoires carolingiens). Dans la suite, on la rencontre frequemment dans ces deux domaines, en particuiier en Georgie et en Russie, plus rare- ment & Byzance, p. 402-404. — • Type byzantin : Marie, au lieu de manifester sa douleur, ramene la mam devant la poitrme, geste de respect, que Ton observe en un tres grand nombre d'exemples, depuis la fin du x* siecle jusqu'au xm% non seulement & Byzance, mais aussi, un peu plus tard, en Allemagne et en Itahe. Le xiv siecle byzantin revient & la symetrie cappa- docienne efc retrouve aussi d'autres traits archaiques, p. 404-4C7.
Le realisme : Jesus courhe. — 1° Type byzantin. La Penbleptos de Mistra et le Moiil-Athos reproduisent la silhouette elegante de Daphni, mais 1'ecole serbe et macedonienne, au cours du xnie siecle, accentue le flechissement du corps, et, plus tard, exagere la courbe. Lltahe suit le mouvement, jus- que vers la iin du Dugento, puis, brusquement, elle change de voie. Elle n'a pas donne Texemple aux Grecs et aux Slaves, p. 407-413.
2- Type oriental. La ligne bris£e aux coudes et aux genoux se dessine, au ixe et au xi9 siecle, dans les miniatures armeniennes, et s'accuse plus nette- ment, au xin* et au xiv, en Syrie, en G6orgie, en Russie et dans les Balkans. I/Occident irnite ce proced6 des le debut du xi% mais par exception. Vers la fin du xin", il le substitue a la courbe byzantme : Nicolo Pisano, Duccio et les crucifix gotlnques. Le modele elabore par le Trecento demeure Stranger aux ecolcs byzaatmes, p, 413-416.
Jean et Marie inclines, dans les monuments macedoniens, p. 416.
Mane defattl&nte. — Marie, restant droite, est soutenue aux epaules et au coude Le motif parait venir d'Oriont. Au xn§ siecle, Monreaie et Aquilee nous montrent, pour la premiere fois, le groupe caracteristique que les deux ^coles du xiv ct du xvi% en Mac6doine et au Mont-Athos, reproduisent A 1'infini, mais en respectant mieux la dignite de la Mere de Dieu, qui ne laisse pas tombcr sa main, p. 416-418— Les Slaves la represented penchee,rephant les bras et soutenue aux mains ou aux coudes. Mtae alors, leur reserve con- traste avec le realisme des pemtres italiens, qui mettent pres d'elle deux assistantes, passant leurs mains sous ses aisselles ou recevant la sienne sur leurs epaules. La composition du diptyque Barberini appartieKt aux ateliers italo-grecs du Dugento, p. 418-420. — La belle icone du Musee Alexan- drc III, ou Marie so roiiverse, doit etre attribuee, ainsi qu'une frcsque de Vatopedi, a 1'ecolc macedonienne ct slave du xiv siecle, qui en aurait re?u Ic modele de Venise,p. 420-422.
II. — LA COMPOSITION
On doit distinguer le quatriemc fivangile et les synoptiques, p. 423.
Les types symttriques. — L'ancien type syrien, concu d'apr^s le quatrieme 6vangiie, est suivi, du ix* au xi* siecle, et plus tard encore, £ la fois, en Asic et en Occident. Les Byzantins Tenrichissent au moyen des synoptiques, en
SOMMAIRE
s'inspirant de Ghrysostome. Le plus souvent, ils suppriment les figures aux- quelles les Syriens attachaient le plus d'importance : larrons, porte-Iance et porte-6poiige. Us ferment ainsi une composition moyeime, tres repandue, qui contraste avec celle des Latins : £ la mere et au disciple, ils adjoigaent les saintes femmes etle centurion ; ceux-ci, le porte-lance et le porte-eponge, p. 423-428.
Ongine de la composition narrative. — En Orient, on essaiera de la rat- tacher non aux mysteres, mais aux evangiles zllustres. Un des traits qui la earacterlsent, — Jean pres de Marie, — montre que Ton a suivi de pre-s le texte de nSvaagile, precise par Tapocryphe „ Or, ce trait remonte au ve et au vie sieele, p. 428-429. s
Le cycle de Matthieu. — On repr^sente, d'abord, les trois croix et les in- sultes (psautier Ghludov, BeroL qu. 66), puis, les autres episodes, soit isole- ment, sans la croix (Paris. 115, Laur. VI 23 et quelques monuments ou ce cycle est altere), soit en r6petant et en adaptant la premiere scene (Panto- crator. 61, Paris. 74, Geiat), p. 429-434.
Le cycle da quatrieme evanffile. — Ni le Paris. 74, ni le Laur. VI 23 ae Font conserv6 dans son integrite, mais ils en ont respect^ un trait caracte- nstique : Jean emmene Marie, p. iH. — Jesus abreuv& de vinaig-re, dans les psautiers Ghludov, p. 434-436. -— Le Coup de lance forme le sujetd'un type iconographique, Dans les monuments syriens et cappadociens, Marie, seule on acconipagnee de Jean, assiste au drame. Dans les miniatures ottonienncs, elle s'en est d6j6 eloign6e. Les Serbes, 4 iN"agonca, empruntent divers ele ments aux miniatures byzantmes, en particular, au Laur. VI 23, le disciple emmenant la mere. A Gracanica, ils reproduisent la composition ottonienne, mais ils traitent les details selon la maniere byzantme et irnitent, aans doute, un commun prototype oriental. Les exeraples italiens se rapprochent de Nagorica. Marie et Jean sont presents ou absents, selon Finterpr^tation quo Ton donne 4 rfivangile, p. 436-439.
L&$ cycles composites* — Dans le synaxaire du Vcndrcdi saint, on a juxta pose et rehe au recitdes synoptiques les derniers episodes clu quatrieme evan- gile. Ainsi, les iconographcs ont group6 deux scenes ^ Tchaouch-In, cinq dans TArbre de la Groix, A Florence, d'apres le Liffnum vitse de saint Bona- venture, deux i San Marco et dans le polyptique Douglas, Dans les 6gliscs serbes, le Coup de lance appartient a un cycle analogue, dont on a delach6 la composition principale, concue d'api"6s les synoptiques, pour la r6unir aux grandes fiUes. Gette composition formera un type icouographique inddpen - dant, p. i39-4U.
Les types issus des qntttre ev&nffiles. — Jean se tient pr6s de Marie ; au porte-eponge correspond le porte-lance. On distiaguera : 1° la composition rMuite du codex de Uabula et des ciuicifix du Dugonto, avec les saiuLcs femmes separ^es de la m6re et du disciple, dc 1'aulre c6t6 dc la croix ; 2° la compo sition complexe de Toqalo, concue d'apres uti synaxaire, rcproduite dans Ich mauusorits grecs, developp6e,4\ partir du xina siecle, en Occident ot en Hus- sie, p. 441-443.
Les (,i/pcf> issus dus sj/noptiqms : monuments bysantins. — Jeuu se ticni ,pnVs clc Marie ; le porte-lance manque, Les cxemple« by-santins du xa* sn'»clo ,80 rattachcut au Paris. 74, au psautier de 1066 et A la freaquc dc Toqalc. En le porte-cponge, present & la scene, a cess6 d'agir, p. 413-444.
SOMMA1KE LV
Scales italiennes. — Pisano, Cimabue, les primitifs siennois etDuccio, Ber nardo Dadch el Giotto interpreter^ ce type et rappellent, par certains traits, les fresques cappadociennes de Toqale et de Tchaouch-In. 11s ajoutent un detail nouveau : Jean saisit la main de Marie, p. 444-448.
$coles slaves. — Elles reproduisent aussi les modeles du xir siecle. Dans le psautier slavon Chludov, on a suivi un synaxaire, comme a Toqale. A Gradac, on a copi6 les « paiens » du psautier Chludov A Gracanica, on a imite, en rneme temps, le Paris. 74 et les compositions itahennes. Saint-Jean de Mistra depend du groupe macedomen. Le plus souvent, le porte-eponge ne tientplus le roseau, ou meme, il disparait ; mais on ne voitjamais Jean saisir la main de Marie, p. 448-450.
Le type cretois : Mont-Atkos et Pemhleptos. — Le type narratif, avec Jean pres de Marie, difTere peu du type syrnetrique : on lesetudiera ensemble. Tous les monuments ont certains traits communs : la faiblesse de Marie, lacourbe Elegante de Jesus. Mais on peut les partager en deux groupes, d'apres legeste de Jean, p. 451.
1° Jean porte la main a sa joue. On passe logiquement du type sym6trique et complet (Lavra, Stavromkita, Dionysiou) au reliquaire de Bessarion, ou manque le porte-lance, puis,a Vicone du kelhon de Jeremie, ou Jean vient a gauche, pres de Marie. Sainte-Sophie de Mistra touche a ce groupe, p. 451-452
"I9 Jean tient la main devant sa poitrine. — Dans la composition symelrique, cette figure apparalt apres Tautre. Au xvn° siecle, les Cretois la conservent, avec quelques souvenirs de Lavra,au milieu des motifs italiens, soit a droite (Goristantin Pal^ocappa, 1638), soit 4 gauche (Lichacev 105), puis, Fehminen t (coffre de Bologne). L'icone Lichacev, n° 105, et une icone russe de Jaroslavl representent deux interpretations difterentes d'unprototypecommun, que Toil peut reconnaltre & laPe>ibleptos de Mistra, p. 452-457.
Gette composition n'appartient point au xvi6 siecle, Eile doit ce geste de Jean a Tancien type narratif. Un primitif venitien (Academia 21) 1 interpret© selon Tesprit du Trecento. Elle depend directenient du Paris. 74, rnais nous laisse aussi deviner, dans Fattitude des larrons et lp partage des vetements, certams details italiens, qui se fondent dans un ensemble rest£ byzantin, p. 457-460.
GHAPITRE VIII. — Le cycle de la Sepulture
L'eVangile de Nicodeme associe a Joseph et a Nicodeme la Merc de Dieti, Jean et les saintcs fernrnes. II d6veloppe le r^cit evangeliquc et y introduit le pathetique, p. 461-462.
Le chonc des Episodes vane selon les epoques.
1° vi* si6cle.Les Maries assises pleurent devant le tonibeau : Saints- Aputre-, p. 462.
2° ix«-x° sifecle. La Mise au tombeauet les Maries assises: Paris. H5,Pelro- pol. 21, psautier Gliludov et Pantocrator. 61, p. 462-46S.
3° x°-xie siecle. Bescente de croix et Mise au tornbcau : nef de Toqale. Paris. 510, Pans. 7i, etc. En Occident, evangehaire d'Angers, miniatures des Outons. Les deux ^coles figurent la Mise au tombeau selon deux types dis- tincts, mais les Latins suivent,ici encore, un modele oriental, dont on retrouve
LVI SOMMAIRE
le souvenir, plus tard, dans le Gopte 13 et certames miniatures arm^niennes, p. 463-464.
4° Depuis le xie siecle. Descente de croix et Threne. Le Laur. VI 23 nous montrera comment on passe de la Mise au tombeau au Threne, p. 464.
Au siv* siecle, un cycle complet comprend ces diverses scenes. Les sujets secondaires ne sont point trace's de meme & Mistra etau Mont-Athos,p. 465- 466.
GHAPITRE IX. — La Descente de croix
Les textes. — JLes melodes de"peignent Joseph portanlle corps surses e"paules Georges d^ Nicom6die fait res sortir le r61e de la Mere de Dieu. II a fraye la voie aux Meditations. Ces textes nous expliquent les diverses attitudes que Joseph prendra tour a tour, dans les images, p. 467-468.
Les ongines. — Les miniaturistes carolingiens et ottoniens ne figurent que les deux disciples : Joseph recoit le fouste, Nicodeme de*cloue les pieds ou aide son compagnon a se charger du fardeau. Ils suivent un modele oriental, que Ton retrouve en Gappadoce, vers le meme temps, p. 468-469. — Les Byzan- tms, s'mspirant d'un sentiment plus reserve (la droite seule est de"tachee), s'en tiennent aussi, d'abord, a ce groupe (crucifix de Havouts-Thar, etc.), auquel on ajoute, ensuite, les figures du Crucifiement (Paris. 510, monuments latins), p. 469-470.
Le type byz&ntin. — Marie recoit sur son manteau la main de J£sus. D'abord* au x« siecle, la composition differe peu du Grucifiement : Laur. Gonv soppr. 160, etc. Puis, elle se transforme : le corps fl£chil, la mere saisit le bras, Jean, parfois, baise les pieds (variante anatohenne) et, plus tard, lorsque Nicodeme en arrache les clous, il prend la main gauche. L'Occident, jusqu'au xiv« siecle, a imite" toutes ces variantes, en appuyant sur les traits realistes, mais TOrient a prSc^de" Byzance dans cetle voie : nef de Toqale, p. 470-474. — Enfin, Joseph, pour c6der sa place & Marie, passe dans le fond, sur une echelle dress^e contre la croix, etretient le buste qui tombe, p. 474-475.
Le A77« siecle: 1° Duccio et la. Peribleptos. — Un lien d'6troite parent^ unit les Orthodoxes aux Latins, p. 475.
Le ratable et la Pe"ribieptos out en commun la figure de Marie, qui recoit le visage sur sa joue. Nous voyons ce type se former en Italic, dans les mo numents de caractere byzantin. Les Siennois et les Florentins rmtcrpretenl scion 1'esprit du Trecento, mais dessinent diversement le gestc de Jean ct la courbe de Jesus. Le peintre de Mistra s'^carte des uns et des autres et se rattache directement a la redaction primitive, conserved dans lo reliquaire de Bcssarion et dans un dyptique de la Collection Uvarov, p. 475-478.
2° Venise et le Mont-Athos. — Marie s'avance par derri6re ct baise la joue par-dessus I'^paule. Le xij* et le xin* siecle nous la montrent plac6e sur le c6te, approchant ses I6vres du front de son fils. L'exemplc leur venait de Toqale. Les ateliers grecs de Venise ont elabor6 la formule definitive, qui se re"pand, aprds le milieu du xm* siecle, dans I'ltalio centrale et reparait, sans aucuri changement, au xvr, dans les ^glises de i'Athos. Les deux 6coles ont communique avant le Trecento, p. 478-482.
3° Metc^doine. — A Curder, on a combine le vieux moddle anatolien, ou Jean baise les pieds, avec certains motifs italiens, p» 482.
SOUMAIKE LV1I
Le Christ de pitie. — Male a reconnu dans la Pieta la cople d'une Icone byzantine.Ce prototype se retro ave, intact, au xii8 et au xma siecle, ci Jeru salem, dans le Petropol. 105 et a Gradac ; puts, au xve et surtout au xvi8, il subit Finuuence latine. II se rattache a FEucharistie et represente le Roi de la Glolre immole. Les Latins njont retenu que les signes de la souffrance, les Orthodoxes out respect^ le sens primltif, p. 483-488.
CHAP1TRE X. — Le Threne
Les textes. — Les lamentations de Mane et des autres personnages, d'apres FEvangehum Nicodemi, les chants d'£gliser les sermons de Georges de Nico- medie et de Symeon Metaphraste, les Meditations du pseudo-Bonaventure, p. 489-490.
Les origines : le type byzantin. — Au debut, le Threne est une simple variante de la Mise au tombeau, ou Marie aide a porter la momie : ivoire carolingien du Louvre, reliquaire de Bessaoon, Dochiariou, Petropol. 105, fresques du Latinos et d'%me, p, 491-493. — Le Laur. VI 23 et le telraevan- gile de Parme, n° 5, nous montrent les transitions : le corps est expos6 et Ton commence a replier le Hnceul ; les femmes, qui, a Forigine, dans une composition distincte, regardaient le sSpulcre, se rapprochent et prennent part au deuil. Quand la transformation est achevee, au xxi* siecle, Mane tient son enfant sur son giron et le serre entre ses bras . Le titre n'est pas change" 7 p, 493-496. — Les Italiens, au xnr ou au xivc, interpretent, soit, les types de transition (Petropol. 105), lorsqu'ils montrent le Sauveur soutenu sur les genoux de ceux qui le pleurent, soit, le type achevS, lorsqulls le font reposer sur le sol et sur le sein maternel, p. 496-498.
Jesus sur la pierre. — Manuel Comnene apporte a Constantinople la « pierre del'onction ». Le corps, expos6 sur cette pierre ou sur retoffelitur- gique, nominee fennraipioc, est ador^ par les anges. On combine aussi cette scene mystique avec le Threne historique, mais Marie scale touche le Sau veur, p. 498-500. — La pierre de Fonction, mtroduite dans la composition traditionnelle, en modine le caractere, p. 500.
Marie penchee sar Jesns. — Aux Saints-Theodores de Mistra, les deux dis ciples et les femmes se tiennent debout aux extrtadtSs, p. 501. — En Italie, on reproduit 3es attitudes reserves des ETriTa9iot, puis, Ton imite de plus pres le Threne byzantin du xn- siecle, p. 501-502. — Mais, le plus souvent, on en introdiut les figures dans la Miso au tombeau latine, en confondantla pierre de Tonction avec le sarcophage oi Joseph et Nicodeme, en face Fun de Fautre, d^posent le Sauveur.JDans lltalie du Sud, sous Tinfiuence de Byzance, les deux disciples sc dirigerit dans le m6me sens. Les primitifs ont retenu ce trait singuher, lorsque, achevant la fusion des deux themes, ils 61aborent le module qui fera fortune dans les ateliers de Cavallini et de Duccio, p. 501- 505. — L'6cole macedomenne et slave se rapproche beaucoup des primitifs qui ont prec6d6 Duccio et de Duccio lui-meme. Gette etroite parent^ pourrait tenir 4 un commun module, mais le geste tendre de Marie touchant le visage vienfc d'ltaiie, p. 505-507. — On peut relever d'autres traits communs entre les deux domaines : Vatoped. 735 et Lorenzetti, Gradanica et Assise, p. 507-508.
Marie ttssise. — Les primitifs, a Venise et a Perouse, introduisent la pierre de Tonction dans le vieux theme byzantin : ils font asseoir Marie sur la pierre
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meme. Les Byzantins lui donnent un siege et mettent la tete de Jesus dans ses mains, p. 508-511, — On distinguera le type des imta<ptoe, oil Marie, seule ou presque seule, touche le Sauveur, et le type historique. Les Cretois de 1' Athos traitent le groupe central comme a Venise, autrement que 1'ecole macedonienne. En revanche les deux ecoles orthodoxes se separent des ecoles latines en representart Nicodeme appuye a I'echelle ou creusant le tombeau et les femmes groupies pres de la tete,en partie assises, comme au xn' siecle, p. 510-515. — La Perlbleptos de Mistra ressemble aux monuments russes de la fin du xv« et du xvi*,plutot qu'a ceux du Monl- Athos. Les gestes des saintes femmes sont les memes qu'a Dionysiou, mais ie groupement rappelle mieux les modeles byzantins. Par d'autres traits, la composition se rapproche des tableaux primitifs et appartient au xiv« siecle, p. 515. — Le transept de Vatop6di, ou Marie ne touche pas Jesus, se rattache & 1'ecole macedonienne, p. 515-516. — La croix fut %uree, d'abord, a distance, sur le Golgotha, puis, immediatement au-dessus de Jesus, p. 516.
GHAPITRE XL — La Resurrection
I. _ LES SAINTES FEMMES AU TOMBEAU
An xiv siecle, Grecs et Slaves adoptent certains motifs depuis longtemps famihers a 1'Occident : les trois femmes, le sarcophage. Ont-ils imite les Latins'' Les deux types,— byzantin et latin, —correspondent a deux redac tions differentes de rfivangile, p. 517.
Les anciens types. — Les artistes hellenistiques pepresentcnt une sc£ne ideale ; les Syriens, un rite ; les Byzantins, un fait historique. Les Syriens font passer 1'ange a droite ; les Byzantins le ramene en deca du tombeau, baissant la main, pour montrer le lieu ou gisaifc le Seigneur. On peut classer les variantes du type byzantin d'apres 1'attitude et les gestes des femmes. On rencontre les trois femmes des le xn' siecle, p. 517-520.
Le sa.rcophs.gQ. — On en peut expliquer la presence par les peliques de Jeru salem, p. 520.
1* La pierre roulee. On figure parfois la pierre rou!6e et la plaque oblique qui fermait rentree, d'abord, juxtaposdes (PetropoL 21), pius, superposees (6vangile syriaque de 1221/22). Les Byzantins retierment la pierre; les Latins, la plaque. Geux-ci, mterpr6tant le type heUem»tique,larepre»enleuL dress6e sur Iec6t6, renvcrsee sur le sol ou oblique, p. 520-523.
2° Le bane funeraire taill«§ dans la roche vive, a rmtericur du s6pulcre.JL.es Latins le laissent entrevoir & travers la porte et en font un sarcophage. Dans les scenes qui sepassontal'mterieur,les t6tra6vangiles byzantins lemontrent degag^ devant I'entr6e, ou meme, isole. L'Occident applique co proc6d6 au theme des Saintes Femmes, en intcrprctant les vananlcH du type byzantin (ecole de Treves-Echteruach), du type hell6nisfcique (<Scolc do Salzbourg) ou du type syrien (ecole de Rati»bonne),peut-6tre d'apr6s 1'exemplc de llcono- graphie syrieune. II coofond la plaque du tombeau avec le oouvercle du sar cophage et, ainsi, deplace 1'ange. Parfois aussi, il represeute ie bane tel quo ,le decnvenb les pelerins, p. 523-528.
Les Halienb, au xn« siecle, reproduisant le vrai type byzantin, mettent un
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bane ou un sarcopfaage au-devant de la porte (Sant'Urbano) ou sous un cibo rium(Sant>AngeIomFormis,etc.) En meme temps, ils resolvent les modules allemands. Duccio, to uj ours eclectique, place range byzantin surle convercie oblique, au-dessus du sarcophage. Les Grecs et les Slaves, au xiv9 slecle, le laissent presque toujours & quelque distance, sur le cdte" ; ils imitent non le compromis siennois, mais la combinaison de Sant* Urbano. Les monuments georgiens et russes permettent de rattacher cette combinaison a la Palestine, p. 528-530.
Les types du J.1V0 siecle. — Le diptyque de Berne forme le trait d'uaion entre I'ltalie et les diverses &coles orientates. Les Slaves posent le sarco phage obliquement, pres d'une butte, en Macedome, ou d'une pierre ovale, en Russie, suivant Texemple des anciens manuscrits, grecs ou coptes, p. 530- 534. — L'ecole cre"toise ie met horizontal, avec deux anges.L'un d'eux, assis sur le couvercle oblique, a cote, rappelle les imitations iatmes du type helie- mstique, mais peut se rattacher a certains prototypes orientaux. Ainsi qu'en Macedoine, on relevera, dans le groupe du Mont-Athos, quelques details em- pruntesaux Latins, p. 534-536. — La Penbieptos depend non du Mont-Athos, mais de Tancienne tradition byzantine, p. 536. — L'Orient a exerce" plus d'influence que lltalie, p. 536.
L'image et la lituryie. — L'Occident repr6sente d*abord les trois femmes, en combinant MatUiieu et Marc, puis3 le sarcophage, en illustrant le texte meme de Marc, p. 537. — En Orient, les melodes suivent Matthieu, mais la pericope de Marc (ewOtvov 2) joue le role principal dans Tofiice, les sermon- naires la commentent et les nianuels recommandent aux peintres de la repre- senter. Ge conseil fut suivi au Brontochion, p. 536-539. — On venere les reliques du bane funeraire, qui prend ainsi plus d'importance que le tombeau et que la pierre rou!6e, p. 540.
II. — L'APPARITION DU CHRIST AUX MARIES
Byzance fait apparaitre Jesus aux Maries, d'apres Matthieu ; FOccident, ^ Madeleine, d'apres Jean, p. 540.
Les commentaires . — Ghrysostome expliquele gestedes Maries. Theophane Kerameus et les Latins exaltent Madeleine. Au contraire, les Byzantins la rabaissent, pour d6montrer que la Mere de Dieu vit J6sus la premiere et put seule le toucher. Ges pensees se reftetent dans les images, p. 540-542.
Les types. — 1° Le type narratif : Jesus, arrete 4 droite ou venant de gauche,, rencontre les deux Maries groupies ensemble, p. 542-544. — 2° Le type monu mental : Jesus se presente de face, entre deux figures symetriques, p. 544. — Dans les deux cas,les attitudes des femmes dependent de Tidee que s'en font les exeg6tes. On les montre, d'abord, saisissant les pieds, selon Ghrysostome (Saints-Apotres, etc,), puis, agenouillees ou debout, A distance (type serbe du xiv* siecle), ou bien, une seule d'entre elles, la M6re de Dieu, effleure Jesus ou Tapproche (Saint-Marc et le Monf.-ALhos), p. 542-546.
A Morir6ale, on a confondu 10 vision des deux Maries avec celle de Made leine. Les ecoles du Nord repr^sentent Madeleine debout ou s'elancant vers Jesus; les Byzantins la mettcnt & genoux. Les primitifs et Duccio suivent le modele byzantin, p. 546-548.
Par Venise, la composition de Duccio penetre en Orient. Les peintres de
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1'Athos en ont regu le type des deux apparitions, mais ils ont pris direc- tement aux anciens manuscrits byzantins la visite de Pierre et de Jean,qu*ils ont placee dans le rneme cadre, p. 548-550.
HI. — LE CYCLE DE LA RESURRECTION
La description que Mesarites nous a laissee des Saints- Apfitres sera com- mentee a Faide du Paris. 74 et du Laur. VI 23. Ghacune des compositions comprenait plusieurs scenes, p. 550.
I. — Les Saintes Femmes an tombeau. — Trois scenes. Le Paris 74 reproduit les deux premieres, L'iconographie traditionnelle prete aux myrophores les attitudes qu'elles avaient soit dans la seconde, soit dans la troisieine. Les Saints-Theodores de Mistra comprennent aussi les deux dernieres, traitees exactement d'apr&s le recit de Marc, p. 550-552.
II. — Apparition de Jesus aux Maries. — Deux scenes. LeLaur. VI 23 les reproduit plus fidelement que le Paris. 74, p. 552-553.
III. — Les gardes corrompus. — Trois scenes. 1° L'Assemblee des Juifs, 2° la Corruption des gardes : Tune et Tautre se retrouvent dans le Laur. VI 23. 3° Les Juifs corrompent Pilate, d'apres Chrysostome, p. 553-554.
IV. — Les myrophores annoncent la resurrection aux apotres. — Le Laur. VI 23 et une fresque du xvr9 siecle, a Lavra, peuvent passer pour les repliques des Samts-Apotres, p. 554.
LIVRE IV Les 6cole8
GHAPITRE PREMIER. — IL'^poqu© "byzantine
I. — LES ANCIENS TYPES
A rorigine des th6mcs, nous trouvons en presence, d'une part, la tradition antique, qui se continue jusques au vie siecle, de Tautre, la tradition orien- tale, qui se developpe du vi° au x*. A la tradition orientale, les peinttires archaiques de la Gappadocc nous ont permis de rattacher, en particulier, les psautiers & illustration marginale (type Ghludov), le Hossanensis et le Petropoi. 21, p. 555-558.
Byzance, au xift siecle, parait revenir aux types hellenistiques. Quelques monuments du vj», mosaiques des Saints- Ap6tres, bas-reliefs du Sloudion etde San Stefano, nous prouvent qu'elle no les a jamais delaisscs, Kile s'at- tache plus fidelement au tcxte evangelique. Des le deinit, elle s'oppose a r Orient, p. 558-561. — A partir du xi° si6cle, TOrient subit son influence, mais sans abandonner sa propre tradition, p. 561,
— LE <3YCLB
V illustration detaitlee de l'j$v*ngile. — Cette illustration, congue auiv ou au v* si6cle selon le modele des rouleaux antiques, se laisse deviner dans les
SOMMAIRE LXI
tetraevangiles a figures nombreuses du xi% Paris. 74 et Laur. VI 23,p. 561-564.
La redaction heltemstique : Paris. 5/0 e£ Laur. VI 23. — Dansle Paris. 510, on a conserv& le style antique, mais on a sacrifi£ les accessoires pittoresques sauf en deux compositions restees intactes : parabole du Bon Samariiain Vocation des premiers disciples. Dans le Laur. VI 23, on a substitu6 la frise unie a la perspective, attenue" les mouvements, sans changer le fond meme. L']£vangi!e a subi la meme transformation que TOctateuque, p. 564-568.
Laur. VI 23 et Paris. 47 : redactions de Constantinople et d'Antioche. — Le Laur. VI 23 et le Paris. 74 represented deux traditions independantes. Le Fds de Sa veuve est trait6 dans Tun comme aux Saints- A pdtres de Cons tantinople, dans Tautre comme a Saint-Serge de Gaza. Le Laur. VI 23 touche aussi a la Cappadoce, p. 568-570.
Le cycle narrattf auxSaints-Apotres. — La Resurrection et les Apparitions de J6sus forment le sujet d'un tres grand nombre de scenes, ou Ton suit dans les moindres details, d'abord, Matthieu, puis, Jean. On y a copie un evangile illustr6 qui ressemblait au Laur. VI 23, plutot qu'au Paris. 74 : Apparition de Jesus pres du lac de Tib£riade,Incre'dulite de Thomas, p. 570- 578.
La. redaction d'Alexandrie. — L'influence des papyrus peints expliqueles traits hell^nistiques qui persistent dans les mosaiques des Samts-Apotres. Le Gopte 13r parent du Paris. 115 et du Laur. VI -J3, suit une tradition ico- nographique propre a Tfigypte, p. 578-580.
La redaction d'Antioche — On peut rattacher le Paris. 74 a la region d'An- tioche en le comparant a d'autres monuments qui en dependent, en parti- culier, aux colonnes de Saint-Marc, au Paris, gr. 923, a Tdvangile de Patmos, n° 70, au Paris, gr. 64, au Vindob. 154, aux t<HraeVangiles g6or- giens de Gelat et de DjroutcM, au Petropol. 105 et aux fresques de Toqale dans le transept. Par le style, il touche de plus pres a d'autres manuscrits d'origine syrienne (Vatican, gr. 1156, physiologus de Smyrne, psautier de Londres), dont Fun fut ilhistr6 en 1066, au Stoudion. Constantinople con tinue, durant le xn« si6cle, a imiter les modeles palestmiens, p. 581-592.
III. — LES SOURCES 0E I/ICONOGBA.PHIE LATINE
Rome et la Syrie. — Du ive au ixe siecle, dans 1'Italie du Sud et a Rome, la Syrie exerce une large influence, qui se marque aussi dans les monuments : manuscrits de Cambridge et de Munich, mosaiques ou fresques roniaines, p. 593-596.
Miniatures carolingiennes et ottoniennes. — En passant par Tltalie, les types syriens p&netrent dans Ticonographie carohngienne. Les manuscrits ottoniens contieanent un cycle evang61ique de>elopp6, qu'il faut rattacher non, comme on 1'a propose^ a Tancien art Chretien d*0ccident, mais a la redaction des manuscrits grecs illustr6s en Palestine, au ix* ou au x* siecle, et apportes alors en Occident par les pelerins, les marchands ou les rnoines, p. 596-601.
L'influence byzantine da XI9 an XIII* siecle . — Les modeles viennent de la Palestine, plutdt que de Constantinople. On emprunte le cycle narratif 4 la redaction du Paris. 74 : la Samaritaine, a Saint-Marc et dans 1'Hortus Deli- ciarurn. La bible de Farfa et 1'Ambros. L 58 sup. nous montrent comment cette
LXH SOMMA1EE
redaction a pu atteindre Duccio. Les rnanuscrits « byzantiriisants » du sin® siecle* p. 601-610.
IV. — LE DRAME SACR3&
Latheorie de JH^te. — En France, an sva siecle, le deVeloppement du cycle evangelique s'expliquerait par les mysteres. P. Weber rattache aussi au drame sacre certains motifs que Fon rencontre plus t6t en Occident. On a object^ que les motifs viennent de Byzance, p. 610-611.
Les homelies dr&matiques. ~ La Piana suppose que 1'Orient, avant, le x* siecle } a connu 3e drame re%ieux. Mais on peut prouver que les homilies dialogues, lues a Toffice, les chants altern^s et la mimique rituelie n'ont jamais degenere" en de yeritables representations. Ces textes ou ces rites font seulement ajouter qoelques themes (Sepulture^ Limbes) ou quelques details au cycle narratif, concu auWrieureraent pourillustrer les manuscrits del'fivan- gile. Les homelies dramatiques p6netrent en Occident et inspirent les M6di- tations, faussement attributes & saint Bonaventure, p. 612-619.
Les mysitres en Ifalie. — Auraient-ils suscit6 les themes nouveauxrelatifs aux souffrances du Sauveur ? Certaines erreurs de Weber,aproposdes Saintes Femmesau tombeau ou du Jugement de Pilate, deraontrent le danger d'une telle hypothese. Les Meditations, ant^rieurus au mystere latin de la Passion, aux « laudes » et aux « devozioni », offraient aux artistes une matiere inE- Biment plus riche. Les mysteres et le cycle narrabif se sont d6velopp6s paral- lelement, lorsque les theologiens ont attaches plus de prix aux details du r£cit ^vangehque, p. 619-624.
GHAP1TRB II. — 1-0
I. — ^ORIENT 00 ITALIK ?
Les monuments byzantins et slaves du xiv* sieclc ressemblent efcroitement aux oeuvres des primitifs. Hypothfisede Kondakovetde Lichafiev: les motifs italiens revetent la forme byzaatine, Hypothes© de Strzygowski et de Baumstark : influence de la tradition orientale. L© theme de la Vierge allai- tant prouve que la ressemblance peufc tenir & uric command origine, que Ton doit examiner les deux facteurs : Orient et Italic. Mais on aurait tort d© rneconnaitre Foeuvre cr^atrice de Byzaace, au xiv* siecle, p. 625-630.
II. — L'^CGLE MAC^DONIENNK
Les peintiires serbes et russes, — Hemarquable d^voloppement de la pein- ture serbe au xiv* siecle. Les Serbes recoivent I'ensoigaement des Grecs ; ils forment avec eux une ^cole unique, qui travaille dans la Maccdoiae occidcu- tale et en Vieille Serbie. Les Russes se rattachcnt & cette 6cole, p. 630-633.
Influence de rOrtnit— Macedonians, Serbes et Russes ont rccu de TOrient 1'usage des frises, la maniere de distribuer les sujets, certains cycles litur- giques, certains th6mes icono^raphiqucs, en particulierl© Jug-emcnt de Pilate efc FlncrMulifce d« Thomas. Le psauticr dc Munich doit ce qu'il a d'oriewt'al
SOUUA1RE LXItt
non h. un emprant direct, mais a la pratique Iconographique du xrv* siecld p 633-639.
Imitation des sv&ngiles illustres: role de Constantinople. — On suit de pr£- ference la redaction du Laur. VI 23, en partieulier a Nagorica : Couronne- ment d'e'pines, Jugement de Ca'iphe, Disciples d*Emmaiis, Peche miraculeuse. On reconnait aussi cette redaction,, parfois sous sa forme primitive, an xine et xive siecle, dans la zone de Constantinople, en examinant le tetraevangile d'lviron, n° 5, le Paris, gr. 54 et surtout les mosaiques de Kahrie-Djami : Multiplication des pains, Recensement, Jesus dans le temple, etc., p. 639-650.
Influence de I'ltalie. — On reproduit les motifs anterieurs aii Trecento : Flagellation. On imite le style, non Ficon ographie de Duccio. Les traits com mons proviennent souvent d'un raeme modele byzantin : Jardin des Oliviers, p. 651-655*
III. — I/£COLB CRBTOISE
Le Mont-Athos : le Prot&ton et Panselinos. — Panselinos, peignaht le Pro- taton, vers 1540, represente, en face de Fecole cretoise, Tancienne ecole ma- cedonienne, qui avait decor6 la plupart des 6glises de la presqu'tle, au xiv* et au xve sieole, p. 656-659.
Le Mont"Athos : I'ecole cretoise. — Les peintres cretois travaillent au Mont-Athos et aux Meteores entre 1535 et 1573. Ils ne semblent pas y avoir penetr£ beaucoup plus t6t : la chapelle de Saint-Paul, qui leur appartient, ne date pas de 1423. 11 n*y eut pas d* « 6cole conservatrice » au Mont-Athos, p. 659-661.
Les oriffines de I'ecole cretoise* — L'ecole cretolse atteint son plein deVe- loppemenfc au xvi* et au xvne siecle, mais ses origines sont obscures. On ne peut la rattacher aux peintres qui couvrirent Tile de fresques durant le xiv«. D'apres Kondakov et Lichafiev, elle se serait form^e, en ce temps, a Vemse. 3Les oeuvres ne sont pas encore assez bien classeespour nous permettred'ap- precier cette hypothese. Les fresques de TAthos rappellent certains motifs efc certaines oeuvres sortis des ateliers italo-grecs de cette cit6 ou de cette region : diptyque de Berne, reliquaire de Bessarion, coffre de Bologne ; mais elles dependent aussi des anciens manuscrits illustres et de Ficonographie cappadocienne. Le triptyque d'Antcha nous montre les relations de la Geor- gie avec 1'Athos et Venise, p. 661-670.
IV. — MlbTRA
Influence de l*iconogra,phiepalestinienne< — Les peintures de la Meiropole ont des traits communs avec leBerol.qu. 66, illustr6 au xm* siccle, enfigypte, d'apres un fares ancien modele syrien. Dans le bas-c6t6 du Sud, les miracles de Galilee paraissent imites d'un manuscrit palestmien anterieur au Paris. 923 et au Paris. 74 : le Paralytique de Gapharnaum et les peintures de Saint- Sabbas, & Home, p. 671-676.
L'dcole cretoi&e & Mistra, : la, Peribleptos. — La' Penbleptos fut decoree par des peintres dlcones, d'apr6s les precedes de F6cole cretoise. De sohdes arguments permettent de dater ces peintures du xiv siecle ou du debut du xv9. Elles ressemblent aux fresques athonites du milieu du xvi% mais elles en sont iadependantes, cllcs leur ont servi de modeles, elles restent plus
LXIV SOMMAIRS
pres des sources syriennes ou pales tiniennes, en particulier du BeroL qu. 66 et du Paris. 74. Elies se ratfcachent aussi & Venise, mais par d'autres liens, p. 676-679.
L'ecole cretoise en Russie, — Les Russes, au xvi* siecie, imitent les types de Mistra, non ceux de PAthos. Mistra conserve Pelegance byzantine ; ces rephques reproduisent les formes plus amples de la Renaissance. I/ecole cretoise, gui a peint la Peribleptos, penetre en Russie vers le debut du xv« siecie : la Trinite d'Audr6 Eublev, la Transfiguration de Vladimir. Elle reste fidele a Fideal de distinction et de noblesse que Tart byzantin avail recu, de i'antique, p. 679-683.
V. — LE R6LE DU DUGENTQ'
Les echanges entre 1'Orient et lltalie ont prec6d6 les oeuvres maltresses du Trecento, Cest Je Dugento qui a renouve!6 la tradition byzantine par la collaboration mtime des deux civilisations, Au xiv° siecie, POrient reprend sa liberty et s'enferme dans sa tradition. I/art reste au service du culte,p.684- 687.
CONCLUSION
Lesiv* et le xva siecie developpent les compositions en interpretantle cycle narratif des anciens manuscrits et les types orientaux anteneurs au xe. Us doivent au Dugento une iconographie plus riche et plus vivante creee par Petroite collaboration des Grecs et des Italiens. Deux ecoles sc partagent la direction du mouvemcnt artistique, Pecole macMomenne, plus ouverte aux suggestions de POrient et de PItalie, Pecole cretoise, plus fidele & Pid^alisme byzantin, p. 688-690.
I
Les cycles
L'Evangile illnslre. — On sait comment, vers la fin du iv* si&cie et dans le courant du v% 1'histoire evangelique tout entiere, dans Fordre du recit, fui mlse en images, solt sur les murs des eglises, soil dans les manuscrits, pour servir d'en- seignement. Cette iconograpliie s'est constitute sous Finfluence des Peres de FEgiise, nourris des lettres antiques, tels que Basile, Gr6goire de Nysse, qui aimaient a reproduire, parfois en formules concises et expressives, les lieux conimuns des rlieteurs sur les rapports de la peinture et de Feloquence; « La peinture muette, dit Fun d'eux, parle sur le mur *. »
Plustarcl,cette conception fournit une arme aux defenseurs des Images : Jean Damascene a ou le patriarche Nicepliore 3. Elle avait pris alors une telle force, qu^on finit par considdrer rillustration de Ffivangile coninie une preuve de FIncarnation.
Nic6phore nous Fexplique en termes precis : « Entre la parole et Fimage, existe une telle communaute, que, dans un seul et m£me livre, ainsi que souvent on peut le voir dans les tr&s anciens manuscrits (05X701?, codices), on a inscrit cote a c6te (wApi ^epoc), d'une part (svtslSOsv), la parole articul6e3 de Fautre, la parole peinte, en sorte que la peinture fait le m<§me recit que P6criture. Comme le texte de FEvangile tient de lui- m£me son autorit6,.,. Fecriture que constituent les images,
1. Gr^goire de Nysse, Encomion en Fhonneur de saint Theodore, Migne, t. 46, col. 739 D. Voir Garrucci, t. I, p&ssitn; Bayet, Recherches, ch. I efc II; Ajualov, Mozaiki IV i V vjekov, Samt-Petersbourg, 1395, p. 174; Millet, Arlbyz, I, p. 177, '
2. Adv. Convtantiniim Ca,baU*nwn, ch. 10, Mig-ne, t. 95.
3. Antirrheticus, III. 37 Migne, t. 100, col. 380 G.
2 LES CYCLES
se trouvant la m£me que celle du texte evangelique,tire aussi d'elle-meme son credit... Elle n'a pas besoin de demonstra tion extrinseque ; elle revele les m ernes choses que FEvangile et a droit au raeme respect. S*il le fallait, on n'aurait qu'k la confirnaer par le texte 4. » Ailleurs, Fauteur insiste encore sur Fautorite des miniatures :« Nous voyonsbeaucoup de ces livres v«kierables? qui sont tr£s anciens ; il est atteste que des hommes pieux les oat faits, il y a longtenips. Lorsqu'on les ouvre (iv3Htt'j7ff5tJi,£va), d'une p&rt (ev p-spst JJL£V), Fhabilete du calli- graphe nous revele Fenseignement de Fhistoire divine; de Fautre, Fart du peintre nous rnontre parallelement les m£mes choses. L'un des precedes n'apprend pas plus que Fautre. Les deux traduisent une seule parole, les deux enseignent et rap- pellent FIncarnation du Verbe \. »
' Cette extraordinaire autorite de Fimage se justifiait par les lois niSmes de Fentendement humain. « La vue conduit mieux que Fouie a la croyance (/.al B'^t? -ay.c^c [xaAAcv TO szaywYov ?:pc^ TjJfftwaiv -/.^/.Tr^at) J.» Elle est plus rapide, plus concise, plus persuasive : « Ce qui est plac6 sous les yeux s'imprime plus fermernent dans les ames et, par la perception des sens, prend place dans les parties effectives . » L'image ne servira plus seulement d'ecnture pour instruire les illettres : le pay sail ct 1'homme cultive, qui participent de meme facon a la connais- sance, sont conduits d'autant plus surement par elle au mys- tere cle FIncarnation du Sauveur l. Nicephore ne sc contente plus d*un lieu commun de rh6tori({ue ; il s'appuie sur la psycho- logie neo-platonicicnne, mise en honneur par les ecrits pseudo- areopagites.
Notre premiere t&clie sera de classer les monuments d'apr&s les signes exlerieurs, c'est-^-dire d'apr^s le choix des images, enunmot?dc determiner les cycles iconographiques. Les cycles, non moins que les themes, nous aideront h atteindre le double objet de notov etude: d'une part, p6n^trer dans la pensee des hommes; de Fautre, retrouver les centres d'iofluence, distin- guer les ecoles.
Reil nous a ouvert la voic. 11 a bien class6 les cycles de
1. Antirrheticiifi, III. 5, Migno, t. 100, coL 381.
2. Op. I,, COl. 61.
3. Op- I, COl. 381.
4. Op. Z., col. 62. Voir aussi Antirrhetica de Magnete LIV : Pitra, Spicile- tfinm Solesmense, lt p. 335,
LES CYCLES
Tancien art chretleo. Pour la periode byzantine, nous dispo- sons de materiaux plus riches et nous avons pu eclairer fees materlaux par Fetude des textes.
Nous bornerons notre expose aux miniatures et aux eglises. Ces elements peuvent suffire pour degager quelques.idees directrices.
CHAPITRE PREMIER Les manuscrits
Les miniatures, que Nicephore veneralt dans ces tres vieux mamiserits, formaient tout naturellement la source principalc de Ficonographie evangelique. Nous ne connuissons qu'un trt'S petit nombre de ces evangiles,illustres avaiit la revolution ico- noelaslique : deux grecs, le fragment de Sinope et le Rossa- nensis ; trois syriaques, Fun a Florence (Rabula),Fautre n Paris (Syr. 33), le troisieme, fragmentaire, a Etchmiadzin. Nous y joindrons le Petropol. 21 5 bien qu'il contienne certains traits moinrt archa'iques, et deux manuscrits latins, Fun a Cam bridge, Fautre a Munich, que Fon pent rattacher a FOrient.
Le ix* et le x° siecle ne nous fournissent guere plus. Ils ne nous out laisse, semble-t-il, qu'un seul evangile contenant un cycle assex 6tendu ; le Paris, gr. 113. Ses miniatures, petites, confineos dans les marges, en grande partie effacees, ont passe presque inaper^ues.Et pourtant, elles compteni parmi les plus precieuses, en raison de leur &ge? de leur valeur et de lour importance iconographique. En revanche, cortaines sections, etendues et cohere ntes, du cycle evangeli([iie prennent place dans d'autres textes : les miracles, dans les Paralleled de Damascene (Paris, gr. 023) et les Sermons de Gregoire de Nazianze (Paris, gr. 510, Axnbros. 49-50) ; la Passion et la Resur rection, dans les psautiers a miniatures marginales du type « Ghludov »• (psautier Chludov, Pantocrator, 61, Paris.gr. 20)* La plupart des manuscrits illustres de Fevangilo appartien- nent au XT° et au xne siecle. Ence temps, nous Irouverons aussi quelques sujets isoles dans les Editions liturgi({ues de Gre^oire de Nazianze et les menologes. L^poque des Paleologucs est tres pauvre en manuscrits grecs. II nous faudrait, pour cette tfpoque, puiser aux sources slaves, telles que Fevangile de Sij, quo nous
LES MANUSCRITS §
n'avons pu atteindre l. Dans POrient arm^nien et syriaque, nous suivrons, du xf au xvn" siecle, un cycle limite, qui prend place an debut du manuscrit.
Nous classerons d'abord ies evangiles illusttes. Les etudes de Kondakov ou Pokrovskij, Pessai que j'ai tente mol-m<§me autrefois n'ont pas epuise la matiere.
Le cycle des images depend de Pordonnance du texte. Nous distinguerons done Ies « quatre-evangiles », c'est-a-dire la suite entiere durecit, dans Pordre canonique : Matthieu, Marc, Luc, Jean ; et P « evangile », c'est-a-dire Pedition liturgique, ou Ies < pericopes » sont reparties dans Pordre du caiendrier, en commengant par Paques. lei, Ies evangelistes se classent autrement : Jean, Matlhieu, Luc, Marc.
Le choix depend aussi de la forme m£me des images. On pouvait Ies grouper en quelques pages., au debut du volume, avant le texte, comme une sorte de sommaire figure ; ou bien Ies disseminer, en suivant le recit pas a pas. C'est a cette seconde maniere que Nic6phore parait faire allusion. Alors, elles formeront de veri tables pctits tableaux, enfermes dans un cadre, au milieu de la page? ou de simples vignettes en marge.
11 est clair que ces differences, soit dans Pordonnance du texte, soit dans ]a forme des images, demeurent superficielles et que deux manuscrits de composition tres ditlerente, tels que le Rossanensis et le fragment de Sinope, peuvent relever du meme style et rneroe sortir du m£me atelier. Elles n'en retiendront pas moins iiotre attention, si nous voulons degager Ies types iconographiques, en saisir Penchalnement. Le style appartiont a une epoque ou a un homme, il passe, Le type demeure.
I. — -Les frontispices* — Au d&but du volume, le cycle se deroule, soil en marge des canons, dans Ies evangiles syria- ques de Florence et de Paris, soit en une suite de veritables tableaux occupant toute la page. Dans Pevangile grec de Ros- sano, dans P6vangile syriaque d'Etchmiadzin, le frontispice multiple nous est parvenu mutile, en d6sordre. Mais le type ainsi cre6,au vi° siecle, s'est perpetu6 en Orient. Nous le retrou- vons tantdt avant Ies quatre 6vangiles, tantc)t; avant P6vangile
1. Dat^ dc 1339: cf, Lichacev, pi, GCCLXIL 720.
O LES CYCLES
liturgique, en 1057, dans un manuscrit arm6nien % vers 1200^ dans un syriaque *, Fun et Fautre illustr<§s dans Fest de la Cap- padoce, a Melitene ; dans d'autres syriaques, Tun du xue siecle, an British Museum \ Fautre, du xm% a Jerusalem 4 ; dans d'au- tres armeniens, qui proviennent la piupart de la region de- Van et reproduisent, du xv" au xvua siecle, les memes themes dans les memes formes 5. Cette fidele et iointaine descendance du Rossanensis nous fournira un indice probant de ses ori- gines asiatiques, Le psautier de Melisende (British Museum, Egerton 1139) et le Vatopedinus 735 montrent ce frontispice multiple adjoint a des manuscrits grecs, par exception, tardi- TCinentj et,sans doute, a Fimitation de quelque modele oriental.
II. — Les miniatures marginales* — Au \T siecle, dans le fragment de Sinope? elles occupent toute la largeur de la marge inferieure. An x% le Paris, gr. 1*15 est plus riche : presque une miniature par page,comme dans la Genese de Vieniie.Le sujet deborde rarenient sur la marge laterale, mais parfois un autre y trouve place plus haut. Voilk bien une des combinai- sons auxquelles Nicephore faisait allusion. Nous en trouvons une autre, ingenieuse et singuliere, dans le manuscrit d'Etchmiad- zin5 date de 986 %et dans Fevangeliaire de Patmos, numero 70, etudi6, Fon peut dire d6couvert par Hengstenberg, qui Fat- tribue au x° si^cle; les miniatures, pen nombreuses (deux a Etchmiadzin? sept & Patmos) et reduites aux figures cssen- tielles, avancent dans Fintervalle entrc les deux colonnes du texte. Au contraire, dans les Parall&les de Jean Damascene, la miniature occupe? ou m£me remplit les marges laUrales et ne les depasse, vers le bas, que par exception (Bon Samoritain, miracles). Les peintres des psautiers Chludov utilisenl plus souvent les marges inferieures, mais en prenant Fangle clu
1. Etchmiadzin 362 G : Macler, Rapport, p. 41.
2.- Paris, syr. 355 : Qmont, Mon. Plot, fc. XIX, 1912.
3. Addit. 7169 : Iljedin, Arch. fav. i Z&m.f t. Ill, 1895, p. 337.
4. Ann6o 1221/1222: phot. Baumstark ; J, ReiL Zeitschrlfl (ks dentschen Palesttna-Vereint, Leipzig, t. XXXIV, 1911, p, 138-146,
5. Paris, arm. 18: phot. Macler. — Saint-Jacques-des-Arm&mons, xiv« ou xv« si&cle: phot. Baumstark. — Paris, ayr. 344, — Biblioth^quc d'Etchmiadzin, ann^'e 1506 : Uvarov, Sbornik, t, I, p. 209, cf. p. 212, — Matiuscrit de Bologna, dtenfc par Beiasel, Gesch. Eoa,ng-elienbticher9p. 69. Baumstark, By*. Zeit$., t. XVI, 1907, p. 645, a pi\>ss:mti co qu© Macler vient de constaler : il s'agit d*uu manuscrit arm^nien du xvn* ou du xviu* si6c)o. — Manuscrit modcrnc, rapport^ dc Perse par M. de Morgan: phot. Macler.
6. Steygowski, Etschtniadzin-Emnyeliar,, p. 21-22 j Macler, Rapport, p. 27.
LES MANUSCRTTS /
texte. Us combinent les deux systemes. Celui do FAmbro- sienne dispose meme de la marge superieure.
Les uns et les aiitres appartiennent a FOrient. C'est en Pales tine quo Damascene composa ses Paralleles.Dans le Paris. 923, les teintes plates, le plus souvent formees par une couche d^or, trahissent une main syrienne. La meme technique, les meines vignettes marginales caracterisent le Gregoire de Nazianzc de rAmbrosicnnc. Ici, nous releverons un autre trait syrien : le portrait de Fauteur en marge, an debut de chaque sermon, Jusqu'au xvn* siecle, les peintres arxneniens dessinent, sur les marges laterales, de petites figures, qui rappellent, apres plus de mille ans, le codex de Rabula. Le fragment de Sinope et le Parif. 115 se distinguent de ce groupe, a la fois,par la finesse du modele et par la disposition de Finiage. S'il est juste de revendiquer le premier pour FAnatolie,le second prendra place aussi dans la meme ligiiee. En revanche, )e manuscrit d'Etch- miadzin se rattaclie a Fancienne iconographie de la Palestine et Fon s'expliquera par la sa parente avec celui de Patmos. Les psautiers Chludov tiennent le milieu entre les deux tech niques. On hositera entre les deux centres : Palestine ou Cap- padoce. En tout cas, Fetude des themes nous prouvera leur origine orientale.
Aux xr-xn* siecles,les manuscrits byzantins des quatre evan- giles contiennont rarement des miniatures marginales sur les ccUes. A Vienne (cod. theol.graec. Vindob. 154),elles sont pen nombreuses et tres reduites ; finement ex6cut4es, sans doute, mais la teinte plate et les rayures suffiraient a les rattacher au groupe syrien et palestinien. La meme ecole a elabore Fune des r6pliques des psautiers Chludov, conserv6e au British Mu seum, Nous comprendrons qu'elle y ait applique un proc6de oriental, (juand nous lirons, clans la suscription, qu'un moine venu de Cesar<Se copia le texte, en 1066, au Stoudion, La redaction de la Bibliotli&que Barberini est dejk plus nettement byzantine. Le Suppl. gr. Dli, du xn8 si^cle, pr^serite un tout autre caractore. On ya ajoutc, apres coup, dans les marges, de petits tableaux cncadres, peints sur une couche de pl^tre, qui s'effrite de jour en jour, mais en laissant sur la page opposed rempreinte un peu vague des silhouettes. Ils reinvent d'un autre type, Le cycle est <§tendu et, 5 ce titre, pr6cieux pour nous. Quelques 6vangiles liturgiques du xn° siecle ont leurs marges historiees. Nous y rcviendrons.
8 LES CYCLES
HI. — Les miniatures dans le texle. — Nous examinerons tour a tour les tetraevangiles et les evangiles liturgiques.
Dans la plupart des tetraevangiles byzantins,la miniature se place an milieu du texte, suivant deux systemes. Tantot une frise, sans cadre ni fond d'or?parfois longue et etroite, contient plusieurs sujets : Paris. 74, Laur. VI 23, Copte 13. Ce sont les compositions marginales du fragment de Sinope et du Pa ris. 115, simplement remontees dans le texte, sans doute parce que, en passant du modele a la copie, le passage illustre ne torn- bait plus a lameme place. Tantot, suivant Fexemple des maims- crits antiques de Virgile ou dTIomere, les miniatures forment de veritables tableaux. Ce systeme convient aux cycles moins etendus,
Si nous exarninonsle contenu,nous distinguerons deux types. 1» I/illustration est complete. Les miniatures, extreme- ment nombreuses, represented tous les details de cliaque evan- oile et les reproduisent autani de fois quo le texte repete 1'episode, On compte plusieurs manuscrits de cette espece.Nous avons pu etudier de pres, d'une part, le Paris. 74, auquel il faut joindre ses deux repliques bulgares du xiva siecle, Tune a Elisabetgrad,Fautre au British Museum (Collection Curzon); d'autre part,, le Laur, VI 23. Ces deux redactions different pro- foridement. Quelques photographies d'Ermakov nous pcrmet- tront d'analyser les evangiles de Gelat et de Djroutclia, en Georgio. Nous ne citerons que pour niemoire celui de Mart-
2° Illustration partielle. Choix plus sobro, repetitions evi-
. Deux systemes se trouvent en presence.
a) Le Paris. 115 et le Copte 13 illuslrent d'abord en enlier le texte dc Matthiou, puis seulementles episodes particuliers a chacun des autres evang^listes. Le Paris, 115 est uieine incom- plet, car il neglige Marc et Luc,et arrete a la IJlene le cycle de Jean.Le Suppl. 914 apparticnt l\ ce premier type ;nnais, etant une r6plique ou une copie d'epoque r6cente, il a subi Finfluence du second.
b) Nous relfrvorons deux faits nouvcaux. Dyaborcl, le cycle s'6claircit ; on ne conserve quo les Episodes principaux ; on les choisit parmi ceux qui ont trait h la liturgie, L 'image ne respond plus au r^cit. En consequence, Matt hie u cesse de rece- voir une illustration m6thodique et coh<Srcnte ; les Episodes communs aux trois synoptiques, ou mfime aux quatrc
LES MAKUSCRITS 91
giles, se trouvent repartls stir toute Fetendue du volume, d-e maniere a retablir Pequilibre.
Les exemplaires de ce type forment un groupe nombreux. Les nns (Berol. qu. 66, Athen. 933 Academic spirituelle de Kiev) eontiennent une illustration fragmentaire, ou Faneien cycle narratif, plus ou moins degrade^ se conserve le mieux a Fendroit de la Passion; ailleurs, le cycle se trouve reorganise, en relation avec le calendrier liturgique.'Le plus riche de cette espece est le Petropol. 105. Le Paris, gr. 54 et le n° 5 cFIviron (XIIIQ siecle) representent deux repliques d'un rn£me original, Fune tresdeveloppee,mais executeepar un malhabile, quid'ail- leurs n'a point termine sa tache ; Fautre plus sobre, mais achevee et tres fine. On ne saurait citer d'autre exemple d'une parente aussi etroite.Ces trois manuscrits font une large part aux miracles et aux paraboles. Le Harley 1810 ne retient que les grandes fetes, reparties entre les quatre evangiles et. reliees au texte, systeme factice? mais aboutissant logique de tons ces remaniements.
Aux exemples typiques de ce groupe, Petropol. 105, Paris-. 54, Iviron 5, nous joindrons le livre des evangiles d'Qtton a Aix-la-Cliapelle *, Chaque miniature occupe une page entiere, au milieu du texte, en face du passage qu'elle concerne. Le clioix est restreint. On a visiblement imite un modele grec. Le modele m^me nous echappe, mais nousconnaissonsun deceux que Fecole He Reichenau a pu utiliser. En effet, au ix° ou au x* siecle, un copiste de Saint-Gall a decrit brievement les mi niatures qui illustraient chacun des evangiles (sauf Marc), en prenant soin de transcrire les inscriptions grecques placees pres des personnages 2, Deja ces inscriptions forment un trait d'union entre le Paris. 510, les peintures cappadociennes et les miniatures des Otlons, La distribution des sujets se regie bien sur notre type ; le groupe de Matthieu ne coraprend que trois des miracles communs aux synoptiques ; deux furent attribu^s a Luc, les autres sans doute a Marc5 la Passion a Jean.
Beissel suppose que chacun des groupes d'images prenait place avant le texte. En ce cas? cet original grec, ou quelque au- tre analogue, aurait prepare les manuscrits de Gotha et d'Hil1-
1. Beissel, ffs. Kais. Otto, p. 1-9.
2, Beissel, Gesch. ttuatigelienbticher, p. 238.
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desheim l. En effet,les images s'y distribuent,sur chaque page, en deux ou trois registres, et occupent plusieurs pages, au de but de chaque evangile. On reconnait ainsi les cadres duRos- sanensis et du Paris. 510. Par le contenu, 1'evangeliaire de Gotha rappelle tout particulierement le Rossanensis, car Fhis- toire evangelique, par endroits tres detaillee, s'y deroule en une suite unique3 partagee en quatre sections, sans rapport avec le texte.
Le cycle narratifdu Paris. 115, duCopte 13 et duSuppl.014 retiendra surtout notre attention, car il nous conduit aux sour ces de 1'iconographie evangelique. II peut etre interessant de comparer ces manuscnts entre eux et surtout au fragment de Sinope, qui remonte au vf siecle. Reservons les episodes de laNativite, duBapteme et de la Passion. Prenons le ministere de Jesus en Galilee et en Judee (Mat. 4.12 a 25.40). Cette par- tie du recit, laissant plus deliberte du choix des miniaturistes, nous permet de discerner plus aiseinent les directions suivies.
Le Paris. HSrepresente tous les miracles accomplis enfaveur d'un individu, sauf le Paralytique, omis ou efface, ou plutdt, sans doute, reserve pour Marc ou Luc, qui racontcnt Fepisode avec plus de details. En revanche, les guerisons collectives sont peu nombreuses. Sur les trois qui forrnent le sujet d'une lecon, nous n'en voyons que deux : Foule guerie avant la deuxieme Multiplication des pains, Aveugles et boiteux dans le temple. D^autres? fort ty piques, manquent aussi : par exemplo, les Di vers malades, apresla Belle-Mere de Pierre, A plus forte rai- aon a-t-on neglige la Foule gu^rie avant la premiere Transfi guration, bien que ce miracle soit figure dans le Paris. 923.
I/enseignement du Christ est traite* avec reserve et suivant une intention pr6cise. On figure les actes du Christ : Vocation des premiers disciples, Confession dc Pierre, Roponse de Jesus a propos des fils de Z6b6d6e. On fait moins de place a la pr6- dication mfime, Enfants, Ouvriers, Question cUaulorile, ainsi qu'5 la mission des Apdtres. lei, le Paris. 118 s'opposc nctte- mcnt au Paris. 923. l/£pisode du Prodrome est onus.
Le manuscrit de Sinope est plus sobrc. Les fragments con serves nous permettent d'af firmer que certains miracles, ropr6- sentes dans le 113, ne s'y trouvaient pas : GhanantSenne, Foule
t. Lamprecbt, Bonn, Jahrbucher, 1881, p. H5 sq. ; Beisscil, //*. Knis. Gilo, p. 18, 28, 35-39.
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guerie apres ce miracle, Lunatique, Aveugles et bolteux dans le temple. De m&me, parmi les actes du Christ, on avait ne glige les Filsde Zebedee et la Question d'autorite. En ecartant tons ces episodes secondaires, on a voulu espacer les images. En revanche, sauf Fhistoire de Jean et d'Herodiade, toute Til- lustration du Sinopensis se retrouve dans le 115. La parente est Indeniable. Le lloetait plus complet.
Le Copte 13 comprendle Paralytique, qui manque au 115; mais on n'y voit point les miracles secondaires faisant double eniploi : Centurion, Deux aveugles gueris en Galilee, D6monia- que et sourd, Demoniaque aveugle et sourd. Sept pains, Deux aveugles de Jericho, Aveugle's et boiteux dans le tem ple, Figuier desseche. Or, parmi ces miracles, trois prennent place dans le Sinopensis : Sept pains. Deux aveugles de Jeri cho, Figuier dessech6, Les deux manuscrits represented done deux cycles differ ents.
En ce qui touche Fenseignement, le Copte 13 se separe aussi du 1 15. II omet la Vocation des Apotres, la Confession de Pierre, et les Fils de Zebed6e. En revanche, la predication y tient plus de place : Beatitudes, Mission des Ap&tres, Bpis arrach6s, Didrachme, Riche, Expulsion des marchands ; mais, a cette cat6gorie encore, manque justement ce qu'en retient le 115 : Enfants, Ouvriers, Question d'autorite.
Ce manuscrit nous parait done s'opposer nettement au 115 et au Sinopensis.
Le Suppl. 914 r6duit le nombre des miracles, dans de plus fortes proportions quele Copte 13. Quelques-uns se trou- vent transposes dans letexte de Marc ou de Luc : Fille de Jaire, D6moniaque et sourd, Main seche ; d'autres, r^p^tes. Autant de proc6d6s, qui ont alt6r6 le cycle narratif. En revanche, la predication et les paraboles fournissent de plus nombreux sujets.
Nous amvons ainsi a classer nos manuscrits. Le Paris. 115 se rattaclie etroitement au Sinopensis, mais parait plus riche. A ce groxtpe s'oppose le Copte 13, plus sobre dans le choix des miracles. Le 115 attache plus d'iraportance aux relations personnelles du Christ et des Ap&tres, aux actes qui les Kent au Sauveur ; le Copte 13 insiste sur Fenseignement qu'il leur donne, ou qu'il donne & leur occasion. Le 914 se rapproche du Copte 13, en d^veloppant Fenseignement.
Ces differences precises indiquent, sans doute, des types
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regionanx distincts. Le Sinopensis et le Paris. 115 peuvent appartenir a rAnatolie ; le Gopte 13 represente la tradition de FEgypte. Commele 923 fait une grande place al'enseignement du Christ, on supposera que la tradition palestinieniie a pro- duit le SuppL 914 etexerce son influence surle Copte 13.
Mainteuanfc, en face de ce type bien defini, dont nous connais- sons les variantes, que signifient les 6vangiles a illustration complete : Paris. 74 et Laur. VI 23 ?
Ces deux manuscrits different profondement par le style, par Faspect,et, nous le verrons?par Ticonographie. Le Laur. VI 23 est plus complet, plus detaille. Cliaque miniature, relati- vementplus loogueet moins haute, cornprend plusieurs Episo des. Toutes les pericopes s'y irouvent illustrees. Le 74 pre- sente des lacunes, surtout parnii les paraboles. J'en compte dix qui manquent dans le texte de Matthieu.
On sentira plus vivernent encore la difference, si Fon pene- tre dans la structure intime des images, si Ton compare les episodes correspondaats des trois synoptiques. Dans le Laur. VI 23 la miniature s'adapte exactement an texte* Les variantes reproduisent les traits particuliers du recit. Dans le Paris. 74, un cycle unique se trouvc debite entre les divers evangelis- tes? tin pen an hasard, souvent en contradiction avec le texte. Certaines formules reviennent a chaque instant, pour combler les lacunes du prototype: par exemple, le theme des gu6ri- sons collectives. II est clair que Fensemble est artiOciel, qu'on a interprete un modele analogue au 115 et au Copte 13. On a multiplie les images, mais sans rien ajouter de nouveau, sans rien inventer. Au contraire, le Laur, VI 23 represente un travail attentif et patiemment ordonne. En ferons-nous honneur aux miniaturistes du XIB et du xne siecle, qui, prenanfc le type du Ho, auraient fait <e<ivre pcrsonnelie autonr de ce- noyau? OLI bien y reconnaitrons-nous la copie integrale d'uite- illustration primitive ? Nous no pourrions resoudre ce problfemo sans depasser le cadre de notre 6tude. Mais nos analyses ico- nograpliiques montreront que le noyau tout &u moins est ancien.
Les 6vangiles liturgiques comprennent aussi, au milieu du texte, de vraies compositions, <Tun aspect plus franchement monumental, car elles remplisscnt parfois la page entire ou presque entiere. Le Petropol. 21, Fanc&tre du groupe, le represente brillamment. Ses quatorze feuillets, dcrits en oaciale
LES MANUSCRITS 13
ronde des vne-vin' siecles *, se trouvaient autrefois incorpo- r6s dans un 6vangile en minuscule, du x' ou xi' siecle, donn6 en 1858 par le metropolite de Tr£bizonde. On y reconnaltra done Toeuvre du monachisme anatolien, un descendant du Ros- sanensis, plus grave, plus rude, plus sombre. Les miniatures, encadr^es comme des frontispices, peinles le plus souvent sur le verso, illustrent quelques pdiricopes, surtout le recit de Matthieu, depuis la G&ne jusques & la Benediction des ApAtres, tel qu'on le lit aujourcThui, avcc le Lavement interpole d'apres Jean, les jeudi, vendrcdi et samedi de la semaine sainte ; enfm, parmi les fcHes iixes, figure la Transfiguration *. Nous retrou- vons ainsi les membres sfipares d'un corps assez riche, moins sans tloute que ses congfineres, les 6vangeliaires de Trfeves et de Brfimc 3, plus que son descendant direct, Iviroii 1 (x"-xr sife- des), r&luit & quelques figtes, la plupart comprises dans le Meno- loge, qui vient aprfcs les fetes mobiles4. Au xu' si&clo, le manus- crit du Rossicon, n° II, en Ifilo tlo» chapitres ou sur des pages pUunos, ne cotnprcnd aussi cjuo less fetes lixcs, mais en plus grand nombrc : doux images rcprfiscntont les plus solennollos, sans doute en ruison des wpsssptia (\ Duns la premiere parlie, on a suivi un aulre module, qui cotnporto de pelitcs sc6iu.'S H6osaux initialos,avoc do simplc»s vignettes inarginales et quelques totes cb ohupitren. Les memes lottres histories decorent agrfiuble- menl lo Paris* Suppl* 27, nSpIiquc t,ar(live,by/antine»de quelque modMo oriental B. Lo Vatican. 1180 u'a <i« miniatures marginales cju« dttiw 1« M<Snologof ; mais, avanl les 6van#iles do lu Passion, six sujots garniHBonl six cadres Auperpoa&t, deux par deux, sur uno page, oomrne si les divcrsos compositions clu Pctropol. 21 se trouvaient assembloeH dans lo frontiBpice \
1. Murnlt, f?Jtlft/(i;/if« </<»* m/r, <5rr*r«,j>, 13; OroKory, Prohy,> p. 731, n° 543; Komittlcov, hL w/a. MII«I«OA, p, 131; tlM. de 1'wt, t* I, p, 103. Pokpovsklj, p, i«, t'uttHbtic uux x*"Jti* si^cU's.
2. La liuptdtue, tlatii la IMrapol* 21 a.
:$, Hdmi<$if ##* A'.^'a. OUo, p. f^18» 2H-35,
4* Qualquii* fuuilloU mntuiuont, I>'upr6tt uo« oheervutions, on aurait ; au dAbut, Ion Limbo i ; avaut fol. 6,>, Affransion; avant fol, 171, Hamcnux; fol« 343 v, NativitA ; fol, 2M, HupUUnc * fol. 291, Presentation $ uvant fot, 274, AnncmcUtiou ; fol. 803, TrttiiHii^urttLion ; fol, 307, Dormititm.
5. Lumproft, (tiittlotftw, a« 550Bt tiucrit ion^tiement ICK miniatures.
d. Mention fuuArati'tt du r,jU»iw«» m uppartoimnt A U famillo Glavaa, mortes on 11*7 et ISdM, Voyo/. ful, 300 mj.
7. Lo pliu fouvoat, id mluiatiipet nan* cti<lr« ni fontl, Be trouve ina6r6e dam* uno den 4aux coitmnnt qui furmont la toxto*
H. De mAmc, datiM le bom Utrad variola da Parme, a la fln du to-xte de
14 LES CYCLES
De cos analyses ressort un fait Important. Aux vf-vf si6- cles,on avait repr6sente 1'histoire gvangSlique en grand detail. Tant6t tin cycle composite, sorte de diatessaron en images, pre- nait place sur plusicurs feuillets, au debut dn mauuscrit ; lan- tdt Fimage accompagnait le texte dans les marges, surtout en has. AlorSjMatthieii, repr£sentant des quatre 6vangiles,roccvait tous les sujets communs, ne faissant aux autres quo ce qui leur etait particulier. Ces deux traditions out fleuri en mdme temps en Asie Mineure et dans les milieux syriens. I/Orienl, surtout rArmenic, les a conserv6es, en reduisant les cycles, jusques en ces derniers temps. Les Byzantins du xr et du xri0 skV cle negligent d'ordlnazre les frontispices multiples ot los minia tures mar^inalos; iLs prefferont les compositions dansle toxte, soit vncadrees a la numifere hellenistique, soli librcs conixnc les frises des marges inf6rieures. En ce cas,ils paraissonl avoir Iransformc Fancien systfeme anatolien, en repoiant la menu* image, dans les quatre gvangilcs, aussi souvent ({ue le texte IP demande.
Nous touchons aiusi au mcilicur de notre documentation: Paris. 743 Laur. VI 23. Une analyse pnuhuitt^ nous y fora docouvriv la redaction primitive a travers les delbnnalions inevitables. Ces manuserits nous aidt¥ronl utilomout a rc<ton- aaiire ce <|uo lo xiv° sifecle a puise aux nourcen ancionnew.
Uy sur trois poj?os et dans douzo cadres, BO ddi'oulc lo cycle <U» Itt sion et de la ll^surroctioiiy avoc quelquos miracles, od \\m pout los %uros de la Communion, D'aprfcs mo» ohsorvationn, oo» miniatures »«nt d'une autre mala quo los autrcs ot out <H6 ujoul^cn dan« la mute, sue des pages resides blanches* Ihbl. Falat* n* &, M* »i6cio. Voyo/ Martini, t. I, 1,
p. no.
CHAPITRE II
Las fetes
Dans les 6glises, mieux encore que dans les nianuscritsy nous pouvons dislinguer un cycle narratif et un cycle liturgi- que. Ici? ^influence de la liturgie ou du dogme apparait plus clairement, car elle se fait sentir non soulcment dans le choix, mais aussi dahs la disposition des sujets. Elle determinera des groupes, classes suivant une certainc hierarchic.
Cycle narratif. — Le cycle narratif appartient naturelle- mcnt a la premiere epoque. Parmi les textes qui nous font comuutre la pratique decorative de ce temps *, quelques-uns in- diquent que « Thistoire evangelique 6tait peinte tout entiere » (8t«Ys'YP:cl'MJli^'Y)v £"/. fticnqs siaYYS/j.y.vj^ IjTspia;) 3. Us veulent dire sans doute que les episodes essentiels s'y deroulaient dans 1'ordro du r6cit. Nous les trouvons, en effet, tantot sous la plume de Damascene, enumerant les sujets que Cons- tantin aurait ordonnc cle figurer dans les eglises \ tant6t sous cello do Choricius, docrivant, au vi* siecle, les mosaiques de Saint-Serge a Gaza4. Mais on peut entendre aussi que 1'image, au moins en certains o.ndroits, reproduisait le texte jusque dans les moindrcs details, comme elle faisait aux Saints- Ap6- tres dck Constantinople, pour representer les apparitions de Jdsus apres la Hosurrection.
1. Nil, an. 451: Monsi, t. 13, col. 36; Migne, t. 79, coL 578. -- %Hse de Saint -;Anclr6, a Patras : Epiph&nit opp , 6d. Bressel,p. 71 ; cf. Kraus, p. 386- 389,^- Saiut-Kclix, & Holes : Mi^ne, P. L.7 t. LXI, col. 641-647.
2. A'h6odorc Stouchto, Anlirrheticns //, Migne, t. 99, col. 388, 4 propos de l'6gliso eri^6e au v si6clo en Thonneur de saint fipiphane de Chypre par »on disciple Sabiuus. (^omparc^ avec la vie de samt Ktienne, Migne, t. 100, col, 1120 G, a, propos dcs Blachcrncs.
3* MigaCi t. 03, col, 348 ; Bayet, Recherches, p. 53.
4. Choricii Gas, ora,t.t 6d» Boissonade, p. 94 ; Bayet, p. 61.
IQ LKS CYCLES
Cctte tradition s'est perpiUuee en Gappadoce. LVglise^de Toqale nous en fournit deux examples typiques. I/un fort ancien : dans la premiere nef longitudinale, qui, a rorigine, constituait 1'eglise a elle seule, le cycle se deploie, sur la voute en berceau,dans six registres, de gauche & droite et de haut en has. Dans le transept, edifie plus tard el peint an temps de Xicepbore Phocas, il s'adapte a line structure plus complexe, se partage entre los panneaux des voutes et les frises des murs.Seul,leCruciliement occupe une place apart, dans la conque de la grande abside l.
Les miracles mis apart. — Mais, en ce temps d£jn?ce pro- cede archaique ne repondait plus a la pensee byzantine. De bonne heure, elle a classe los episodes de Fhistoire 6vang6li- •que, d'apres leur caractere et lour importance. Deja an temps des Iconoclastes, ies miracles apparais'sent eomme nn grotipc secondaire. Nicephore s ou Damascene % lorsqu'ils font allu sion aux cycles iconographiques, reels ou imaginaires, ropre- sentant riiistoire cvangeliquo, menlionnenl « les miracles et les luttes des martyrs » en dernier lieu, apres la Passion. Us le faisaient sans parti pris, comme par habitude, parce quo, communement, les iconograplios observaierit oette liierarchie. Elle repondait a une conception thwologique. Uu conlempo- rain des fresques de Mistra, Nicolas Gabasilas, nous le fora comprcndre. II explique pourquoi, lorsque le pretre prepare le pain sacre, il commemorc la Passion, la mort, et lion les miracles. Pourquoi? « C'est que la Passion est plus nficcs- saire que les miracles,, elle est 1'agent de noire salut et, sans elle, il n'etait pas possible de ressuscitcr Fhomine* Je parle de la Passion. Quant aux miracles, ils ne sent qu'une denions- tration ; ils out eu lieu, alin que Ton crut an Seigneur, quo Fon crut qu'il est y entablement le Seigneur '*. »
Les grandes fdtes. — Ainsi^les miracles se detacheut de 1'histoire 6vang6lique pour former, avee les I6gendes des mar-
1. Rott, Kleijusint. Denhm , p.22i sq » indique les sujets en mnsso, saws distmg-uer les zones. Voir Gr^goire, B. C. //., L XXXIH, 1000, p. 81, ct. sur- tout Jerphanion, La d&te des peintnr&s de Toq»lv Kilissd en Cajn/
Rev. arc/i., 1912, II, p. 2J6 231.
2. Antirrhetica, a.<Joersus Iconomachoa, ch, 14, Pitra, SpiciU'tjiuni mense, t. IV, p. 272.
3. Ado. Constantinnm CtibalUnum, ch. 3, Migno, t. 95, col. 313.
4. Nicolas Gabasilas, Lit. expos., ch. VII, Migae, t, 150, p. 38 L
LES F&TES 17
tyrs, un groupe subordonne. En outre, dans Fhistoire 6van- gelique mSme, s'opere une selection. Quelques sujets prenneat un relief particulier ; ce sont les sujets de grandes fetes.
Comment s'en 6tonner, si Yon salt que, depois les temps les plus recules, les images se modelaient sur la liturgie ? Les doctri nes de leurs defeiiseurs ne pouvaient que resserrer Fintime union du rite et del'ieonographie. En effet, puisque Fimage traduit la m4me parole que le texte de FEvangile,puisqu'elle jouele meme role dans Feglise, elle doit s'adapter, comnie le texte meme, aux besoins du culte. « Les icones, ecrit Damascene, sont une £criture concise et facile a Interpreter : elles parlent, elles ne sont pas muettes, comme les idoles des Gentils, car tout ficrit, lu a Feglise, nous raconte, soit la venue du Christ, soit les mira cles de la Mere de Dieu, soit les souffrances et les luttes des saints, par des images £. » Sur les icones, on transposes done, pour la plus grande edification des fideles, les images evoquees dans leur esprit par les lemons rituelles. Elles seront choi- sies et ordotmees comme ces lemons.
Que sont ces « grandes fetes » ? Comment s'est operee cette selection? D'apres des principes differents, suivant les regions. En ce point encore, Byzance et FOrient ne s'accordent pas. Nous savons que FOrient hellenistique, aux v"-vi* siecles, a con9U un cycle narratif tres developp6. Le groupe byzantin des grandes ffites conserve ce caractere : toutes les Spoques de la vie du Christ y sont representees. L'Orient s'attache & deux sujets : Nativitfi et Passion. Voyons les faits.
Reil va nous^expliquerles origines. Au v* si^cle, le r6cit de la Passion a pris une forme plastique, sous une double inspi ration ; la thfiologie grecque concevant que la mort de J^sus a divinisS la Nature humaine ; le culte des lieux saints en Palestine Svoquaat, dans Fimagination des hommes, la vie humaine de J6sus, en particulier ses souffrances \ Les 4piso- des^de Fenfancc se groupent autour de Marie, agent de linear- nation, dont le culte nait et grandit dans les milieux orientaux : Egypte, Syrie, Palestine 3. Sur ces deux principes repose le cycle des f files en Orient.
En nous aidant des donntSes reunies par Reil, serrons de plus pr&s le probl^me. Prenons deux monuments typiques,
1. Adv. Constmtinum C&b&llinum, ch. 7, Migne, t. 95, col. 324 BC.
2. lieil, Bildzyklen, p. 67.
3. Op, L, p. 82.
L ICOMOORAPHIB
18
LES CYCLES
dans les cycles qu'il a su distinguer : les ampoules de Monza% une etoffe'du pape Leon III,d£crite par le Liber Pontificals 2. Mettons-les en presence d'un texte faussement attribue & Chrysostome et qui enumere les <c sept ££tes du Seigneur » 3. Ecartons decette liste le Jugement dernier, qui reste endehors. Nous obtiendrons le tableau suivant :
Pseudo-Clirysostom e |
Pilgerzyklus (Ampoule de Monza) |
Oedozyklus (Etoffe de Le"on III) |
Ann. o ncia tion |
Annoncistlon. |
|
Visitstion |
||
Natmte. Bapteme. |
Nativite, Bspteme. |
Nativite. |
Crucifiemenfc. Resurrection. Ascension. Pentec6te. |
Grucifiement. Resurrection. Ascension . |
Crucifiement. Resurrection. Ascension. Pentec6fcc. |
La comparaison est instructive. Aux < grandes fdtes » du pseudo-Chrysostome, Fampoule de Monza ajoute FAnrioncia- tion et la Visitation, ce qui fait ressortir Fimportance de Fin- carnation; du groupe des ampoules, F^toffe de L<§on III retran- che le Bapt£me, c'est-k-dire Facte le plus consid6rable de la vie terrestre du Christ, la manifestation de sa mission divine, pour passer brasqueraent de la naissance & la mort.
Ainsi s'afSrme un principe oppos6 k celui de Ficonographie byzantine. Ge principe appartient a une tradition distincte. Le tableau dts Reil nous le fait saisir en Italie et dans une eglise copte. C'est le rameau qui s^tend vers FOccident. Un autre deploie ses branches dans les chapelles souterraines de la Cap- padoce. Dans les plus anciennes basiliques a nef unique ou & double nef, ou FEvangile occupe seulement quelques panneaux des voutes, le r6cit se trouve aussi coup6 par le milieu. Or, au debut, les Episodes Mgendaires, racont^s par les apocryphes, prennent une place disproportionn^e, ainsi que sur les ivoires orientaux du via sifecle. Voyons deux exemples. D^bord, une petite basilique k nef unique : Sainte-Barbe, dat^e du rfegne de Basile II. L'Enfance (Anponciation, Visitation, Eau de
1. Pilgerzykhis, op, i., p. 139.
2. Credozyklus, op, i., p. 335.
3. Pseudo-Chrysostome, M%ne, t. 52, p. 800, d'oii Georgii H&m&rtoU Chro- nicon, 6d, Muralt, p. 527, Migne, t. 310, col. 777.
Fig. 1. — Mosafque de POpera del Duomo, & Florence, (Phot- Alinari).
LES F£TES 49
Fepreuve, Voyage a Bethleem el Nativite) remplit presque toute la voute, sanf le dernier cadre, reserve aux Lirnbes *. Puls9tine basilique a deux nefs : Balleq-Kllsse. l/Enfance gar- nit la premiere des nefs ; la Passion (Cene^Trahison, Crucifie- rnent), la seconded Une telle regie souffre sans doute des excep tions : le BaptSme parfois garde son rang entre la Nativite et le Crucifiemeot % suivant 1'ordre dupseudo-Chrysostome. On tirera pourtant une conclusion certaine de ces deux exemples* Dans les eglises a cinq coupoles, vers le milieu du xie siecle? sous Finfluence de Constantinople, le cycle complet se partage entre les divers panneaux de Fedifice; mais la vieille tradition orientale regie encore la repartition. Dans Elmale-Klisse et Qaranleq-Klisse , Nativite et Cracifiement se font face aux deux places principles, Fune au sud, Fautre au nord4; a Tchareqle- Klisse, Fune a Fouest, Fautre au nord \ Les Slaves appliquent a leur tour ce systenae : vers la fin du xn° et au xnr siecle,a Studenica et a,Gradac, sur les trois grands panneaux, ils ont dispos6 la Nativite au sud, le Crucijfiement a Fouest, la Dormi- tion au nord, sans autre sc&ne interm6diaire, sauf Lazare et les Rameaux auprfes du Crucifiement. Ils imitent FOrient jus- que dans sa predilection pour les details apocryphes, car, a Gradac, la composition de la Nativit6 contient tous les episodes de FEnfance 6 (tig. 88). Ils s^en inspirejat aussi, h Zica, en figu rant FAimonciation & Zacharie, comme dans les anciens monu ments syriens7.
Dans Ficonograpliie byzantine, la s6lection des f^tes 's'est op<§r6e par la vertu d7un nombre consacr6 : d'abord sept, en raison des sept jours de la Creation % puis dix, en raison du Decalogue, des dix b6atitudes et des dix articles du Pater %
1. Rotl, Kleimsiat. Denkm., p. 145; Jerphanion, Rev. arch., 1903, I19 p. 1 sq. ; Gregoire, B. C. //., t. XXXIII, 1909, p. 104.
2. ttutt, op. L, p. 129; phot. Jerphanion,
3. Ghapolle de la Th6otokos a Gucur6m6 : Rott, p, 230 ; phot. Jerphanion. 4.Elmalc:tiott, p. 211 ; Jerphanion, op. L, p. 23; Gr^oiro, p. 86.— Qaran-
leq : Rott, p. 212, la nomme Anahpsis.
5. Rott, p. 216 ; phot. Jerphanion.
6. A Studenica (Poluybkm, p. 24 sq., pi. X), la Nativit<§ et la Dormition sont modeynes.
7. Bauinstark, Itassecfiia, Gregoruma,, t. IX, 1910, p. 33, explique la pr6- sencc de ce sujet par le rite syncn jacobi te. On le rencontre en Cappadocc,
Munclul-KUss6, Hott, p. 328,
8. Pseudo-Ghrysostome, cit6 plus haut.
9. Jean d*Kub6e, vni« siecle, Migne, t, 96, col. 1473 et 1497.
LES CYCLES
enfin douze, sans doute en souvenir des douze Ap&tres. Le typicon du Pantocrator, an xif si&cle, en nomme dix-huit l. Tou~ tefbis, Fusage a consacr6ie nombre douze.
Mais comment remplit-on ces cadres ? Le contenu varie, sui- vant qu'on choisit les f files d'apres leur importance ou d'apr^s leur objet. D'apres leur importance,on prendra les grandes ££tes? nominees s3<?YjjjLot, ^syaXat par Jean d'Eubee, ou bien jji.a'Cova<; (opposees ^ xotvas) par le typicon du Pantocrator2. D'apres leur objet, les fetes du Seigneur et celle de la Mere de Dieu 3. Au rang des « grandes ffites »,se placeront naturellement des f files du Seigneur, des fetes de la Mere de Dieu et mfime des fetes de saints4.
Nous aurons done deux groupes de « douze fetes » : les douze grandes fetes ou les douze ffites du Seigneur.
Les douze grandes ffites sont specifiees par les documents Uturgiques. L'usage actuel 5 met P&ques hors rang et distin gue ensuite douze fetes parmi les grandes. Huit d'entre elles appartiennent d&)h a la liste de Jean d'Eubee (vin* sifecle). Get auteur compte en outre Piques et la Conception de la M&re de Dieu,alorscontestee etdepuis d^finitivement 6cartee 8. Quatre sont nouv elles. Le tableau suivant montrera la difference.
Jean d'Eubee |
Nilles |
Conception dc laM^ro ds Dicu. |
|
Nativit6 de la Mere de Dieu. |
Nativite dc la M6rc de Dieu,, Entree de la iVl^rc de Dieu dans le |
Annonciation, Nativil6 du Glirist. Pr&sentatioa. Bapldrne. Transfiguration. |
Saint des Saints. Annonciation. Nativit6 du Christ. Presentation. Bapt^me. Transfiguration, Rameaux. |
Piques |
|
Ascension. Pentecote. |
Ascension. Pentecdte. Dormition de \B, Merc do Dieu* |
Exaltation de la Croix. |
|
1. Dmitrievskij, Tuitoca, p. 661.
2. Op. 1., p. 661.
3. Op. Z,, p. 630, 7^8, 803, 833.
4. Op. 1., p. 661.
5. Nil les, t. I, p, 32; B. Sokolov, Der Gottesdienst der orihodoxen orien- talischen, Kirche, 1893, p. 31.
6. Migne, t. 96, ch. 23, col. 1500 D.
Fig. 2. — Icone en mosaique de VatopSdi, au Mont-Athos. (Coll. H. fit).
LES FfcTES 21
Ce choix etalt-il deja fixe aux xr et xii° siecles ? En tout cas^ ces flies viennent les premieres dans la hierarchic institute par le typicon du Pantocrator l. DJautre part, d'apres celui de FEverg^lis (iln xie on xna siecle), les fetes fixes? compriseb dans le groupement actual, obtenalent toutes et obtenaient seules Fhonneur d'une celebration plus solennelle a.
Le pseudo-Chrysostome comptait < sept f£tes du Seigneur », les auteurs du xf an xrv8 slecle3 douze. En ce temps, les « douze fStes de Notre-Seigneur > 3 ou simplement les « donze fetes 4 >,tj TWV lopt^v cwSsxi? T&V evOswv % attiraient Fattention des profanes. Elles formaient le sujet d'un quatrain attribu^, en nienie temps, ^i Jean d'Euchaites G>et a Theodore Prodrome \ Chaque yers comprend trois noms* Les voiei :
Xstp S'
AaJJapo? ex, -ff^, 6a(3t,
Au xiv0 si&cle, Nicephore Calliste Xanthopoulos Fa rema- ni6, en ^cartant la Circoncision (y.Xr,aeo>s Gscrtg), poury adjoin- dre la Dormition de la Mfere de Dieu. II formula ainsi la rfegle definitive, consacree par Ficonographie 8.
Cette liste, en effet, nous paralt con<jue en vtie des images. Les qiiatrains suivent exactement Fordre des icones, ou les douze fetes se groupent, trois par trois, sur quatre rangs. A celui de Xanthopoulos, r£pond un groupe nombreux de st^ati- tes, que Fon attribuera aux xiv*3 xve ou xvi* siecles : cath^drale
1. Dmitriovskij, p. 6C1.
2. npoerfptia, iJisOsopra, aw^oa-ic. Voyez aussi Io typicon de Lavra : Bmi- (nevskij, p, 231; Ph. Meyer. Die Ifaiipturknnden ftir die Geschichte der Athos-Klasster, Leipsig, 1894, p. 13 i, h^ne 17.
3. Prodrome, M%ne, t. 133, col. 1070.
4. Op L% col. 1223.
5. PluUs, 6d. Miller, t. I, p. 10; n» XXIV, vcrs 26.
6. Miffne, t. 120, col. 1197,
7. Mitfne, t. 133, col. 1223.
8. Cf. Du Gange, s. v. loptrj, et Sbornik, 1866, p, 179. La rn6me Enumeration s<s rencontre darn one redaction irxlerm6diaire, en trois vers, qui repose sur Je quatrain de Thdodorc Prodrome : Sbornik, 1866, p. 179, d'apr&s August!, DcnkwiircUffkeilen &us der chnstlirJien Arch&eologie , Leipzig1, 1817, t, I, p, 113 ; le dernier vcrs est incornplet.
CYCLES
de Tol&de f, Vatop£di s, Saint-Clement d'Ochrida \ Manuel PMles composa une piece plus longne et plus savante,en 1'hon- neur « d'une Icone en mosaique ay ant les dotize fetes » 4. Les dtraze fetes so partageaient aussi en deux tableaux : on connait Felegante mosaique dePOpera del Duomo a Florence 5 (fig. 1), dessinee suivant le gout de ce temps. Ou bien elles garais- saient le cadre des icones : Crucifiement, a Vatopedi* (Og. 2), saint Jean Cfarysostome, a Chilandari % xine~xive slecles ; Pan- tocrator, dans Feglise de Saint-Eustathe, pres d'lviron % Sau- •veur, a Clieraokmedi % xvn* siecle. Parfois, la !<§gende de la Vierge leur fait suite : triptyque d'Atskhour, a Gelat, anterieur au xiva siecle,, d'apres Kondakov lo ; icone de la Vierge, & Ch^mokmedi il (fig. 3). Ou bien encore les iconographes rus- ses rejettent la Transfiguration vers la fin, a sa place, suivant Tordre liturgique (6aout), entrela Pentecdte et la Dormition (15 aoiit) J2; et m^me, ils substituent & cette fete la Trinite, cel^bree le premier dimanche apres la Pentec6te ".
Comment s'est constiiue ce groupe ? Puisqu'il appartient surtout a Ficonographie? nous en suivrons la genese dans les monuments. En face des textes analyses d^ja, pseudo-Chry- sostome, Jeaii d'Eubee et quatrains, pla$ons le diptyque de South -Kensington l4 et la porte de Saint-Paul 15, que Fon date du xa et du xie siecle. Nous obtenons le tableau suivant.
1. Roulm, H. tt. B 334 ; Schlumberger, Bpopee, I, p. 46& ; Dalton, %=. art, p. 242, fig. 149.
2. H fit. C 192; £popde, II, p. 524; Dalton, Bys. art, p. 242, %. 150; Kondakov, Pam. Afon., p. 204,%. 82 (phot. 89j.
3. Koadakov, Makedonija, p, 271.
4. fid. Miller, t. I, p. 9.
5. Bayct, Art bys.9 p. 150; Millet, AH byz., I, p. 207, 1%, 112 ; Dichl, Manuel, p. 531, fig. 257 ; Dalton, Bys. art, p. 432,%. 254 ; Lichafiev, pi. IV; phol. Alinari 4254-4255.
6. Kondakov, Fam. A/on., p. 109, pi. XIII (phot. 77), Gopie de J. Ilonsiu et moulage du cadre appartenant a la Collection des II autes~.fi tudes.
7. Kondakov, Pawi. Afon., p 195, %. 75 (phot. 104).
8. Kondakov, Pam. Afon.. p. 137, fi^. 55 (phot. 133),
9. Kondakov, Pam. Gruzii, p. ill, %. 54; phot. JErmakov 126.
10. Op. l.j p. '26, fig. 11 ; phot. Ermakov 5659.
11. Op. L, p. 122, iig1. 60 ; «phot. Ermakov 196. L'iconographio est idexi- tique a celle du triptyque d'Atskhour.
12. Pinacothfeque du Vaticaa : Muftoz, Art byz. Grottaferr&fa, p. 50, fig. 34. — JLichadev, pi. LXXXII-LXXXIV.
13. Lichacev, pi. CV. 184 ; CGGXXXt. 645-646.
14. Schlumbcvger, JSpopee, I, p. 617 ; Venturi, t, II, p. 016, flg. 449,
15. D'Agmcourt, Sculpture, pi. X1U-XV,
Fig, 3. — Icoae de Ch&nokm&Ii, en G6orgie. (Coll. H. fit.).
LES FfiTES
Pseudo- Chrysostome |
Jean d' Eubee |
South- Kensington |
Porte de Saint-Paul |
Jean d'Euchaltes |
Xantho- poulos |
G |
8 Annonciat, |
12 AnnonciaL Visitation |
12 Annonciat. |
12 Annonciat . |
12 Annonciat, |
Nafcivite. , |
Nativite. |
Nativite. |
Nativite. |
Nativite, Circoncis |
Nativite. |
Bapteme. |
Presentat. Bapteme. Trans%ur. |
Pr6sentat. Bapteme. Trans%ur. |
Presentat. Bapteme. Transfigur. |
Presentat. Bapl£rne. Transfigur Lazare. Rameaux. Grucif. |
Presentat. Bapteme. Transfigur. Lazare. Rameaux. Grucif. |
Rameaux. Crucif. |
Rameaux. Grucif. Desc decroix. Resurrect Thomas, Ascension. Pentecdte. |
||||
Crucif. |
Crucif. |
||||
Resurrect. |
Resurrect. |
Resurrect. Thomas. Ascension. Pentecote. |
Resurrect. |
Resurrect. |
|
Ascension* Pentecdte. |
Ascension. Pentecote. |
Ascension. Pentec6te. |
Ascension. Pentecole. Dormition |
||
II res1 sort de ce tableau que le cycle canonique des douze ffites s'est forme par stratification: d'abord, les six indiqnees par le pseudo-Chrysostome ; puis, les trois ajout6es par Jean d*Eub<§e (Annonciation, Presentation, Transfiguration), aux- cjuelles nous joindrons les Rameaux, qui se rencontrent dans des monuments contemporains *. Ainsi se constitue un groupe fixe et stable de dix ffites. Pour parfaire les douze, on intercale des Episodes secondaires, dont le choix varie : FIncr6dulit^ de Thomas, comnwSmoree le premier dimanche aprds Piques ; la Visitation, survivance de Fancienne iconographie palesti- nienne ; on bien, la Descente de croix, d^origine plus r6cente. Jean d'Euchaites, ou Theodore Prodrome, pr6fere la Circonci- sion et Lazare ; Xanthopoulos, Lazare et la Dormition. Voila la derniere couche.
Pourquoi,aprfes tant de t^tonnements,a-t-on retenu ces deux sujets?Le miracle de Lazare, qui prepare la Passion en exasp6~ rant les Juifs *,qui annonce la resurrection de J6suis et celle de tons les hommes, setrouve comm6mor6 la veille des Rameaux, mais ne fait pas Fob jet d^une ffite distincte. Les iconographes le mirenl en relief. Quant k la Dormition, d'abord releguc% au second plan 3, elle grandit sans cesse en dignitcL Au xn*" si£cle,
I Umbella de Jean VII, cylindre de Paris : Reil, IHldsyklen, p. 123, 126.
%2. THodion, synaxairo, ed. Athenes, p. 353 A ; Vonise, p. 330 B. Cf. Nil- lea, Kalendanivn, t. II, p. 195.
3. 'ExTo; TOO 7:XY)p(o(jiaTo; i<Sv 8-xa Soprffiv : Joan d'Eubde, 22, Migne, t. 96 , col, Mil B.
25 LES CYCLES
le typlcon de 1'fivergetis la proclame la « f£te des fetes * ». On la comptait parmi les « douze grandes £6tes » de Fann6e litur- gique. Puisque,sur Fimage, Jesus apparait dans sa gloire, pour recueillir F&me de sa mere, II 6tait naturel de la ranger au nombre des « fetes du Seigneur »»
Le chiffre douze n'etablissait point une limite infranchissa- ble. Autrefois quelques episodes de la Passion venalent gros- sir le cycle des dix. De mfime, aux « Douze » de Jean d'Eu- cha'ites et de Theodore Prodrome, le typicon de saint Barth6lemy , a Grottaferrata (d6but xn8 sifecle), ajoute la Gene et le « Nou~ veau Dimanche » (Incr£dulit& de Thomas) *. Dans la liste du xiv° siecle, Manuel Philes introduit « le Christ morl sur une pierre »? le Chemin de croix et la Descente de croix 3. Deux de ces sujets prennent place dans le diptyque BarberinI 4
<fig *)•
Ces conceptions se refl&tent dans la decoration des 6glises.
Au xfsiecle, V Ascension etla Pentec&te <§taient affecteos aux coupoles on aux voMes, dans le sanctuaircoule narthcx. AlnsI, sur les dix fetes fondamentales, liuit restaient. Suivanl les besoins de la decoration^ on en ajoutait d'autres, u pen pros cellesque nous avons rencontrees dans les quatrains, les typica, ou les objets mobiliers : i\ Chios % Descente dc croix fl ; a Da- phni, La/are, Thomas, Dormition et d'autros encore. Au xiv* sie- cle, I1 Ascension prend place definitivement dans la YOU to du sanctuaire ; mais la Pentec&te rentre, pour ainsi dire, dans le rang, sous un des berceaux qui formcnt les bras de la croix. Le probleme devient plus aise. Dans la P^ribleptos de Mistru, aux « Douze, fetes » de Xanthopoulos s'ujoulcnt simplomont
1. cEopTYj yotp JopTwv xat Tcocv^yupt; T<Sv TcxvirjYiJpccov eVtacDiYulriovskij,)) 630. DC m£rne lo typicoa TWV *HX(ou fiw^wv, op. I , p. 767. Voir aussi colui du Paniocrator, p. 680.
2. Toscani-Gozzat De irnmncal&ta, Detparae conception®, p. XV, note S3.
3. Kd. Miller, t. I, p. 3-18 : T£Tpao"Tt)(a el; TOCC SE<r7cottx«(; Ibptac.
4. Lazare manque, comme an xt« si6cic» L'Annonciutumy la PrcHeotaiion ct la Dorraition, qui $ont clcs fdtes do la M^re do Dieu, oc<kupent Vautro volet, a leur place, parmi les principal x: episodes do sa vie, Aujourd'hui, au Kaiser-Friednch Museum : Kchrer, t. II, p. H6, fipf. 75.
5. Strzy$o\vski, Byx.Zeils*, L VI, p. Ul ; Schmidt, Izv. rnnskjn&t*, t. XVII, pi. XUI-LXIV,
6 On a rejct6 les Ramcaux daas le narthcx, avec Lazaret et quelques Api* sodes de la Passion, par commodite, pour pouvoir rcservcr los mcillcures, places aux fdtes essentielles, Nativite, BapWme, Crucidoment, Limben* tout ea conservant Tordre chronologique .
, 4. — Diptyque Barberini, au Kaiser-Friedrich Museum. (Coll. H. fit).
LES F£TES 25
les deux que nomme le typicon de Grottaferrata : Gene, Nou- veau Dimancfae.
Quelques-unes de ces fetes occupenl une place en vue : FAn- nonciaiion, aux deux piliers du sanctuaire ! ; la Dormition de la Mere de Dieu, au-dessus de Fentr6edunaos. On sait comment, a Daphnijle Crucifiement et les Limbes« saisissaientFattention •des fideles » s. Elleslasaisiss-aient dejaau temps de Damascene: « Si quelque pa'ien vient et dit : IVlontre-moi ta foi..., tu le menes a Feglise, tu le conduis devant les images, II demande: Quel esi cet homme crucifl6 ? Quel c>t cet homme foulant aux pieds la tete de ce yieillard 3 ? » A Daplini, ces deux images conservent leur rang au milieu du cycle. Dans la Peribleptos -de Mistra, elles s'en detaclient, pour occuper chacime, ainsi que la Dormition, un large panneau, a part, sur les parois de lagrande nef et du transept.
Revciions maintenant aux deux 6glises serbes de Gradac et *de Studenica, et comparons-les a la Peribleptos, nous senti- rons la difference des deux traditions : Orient, Byzance, Par- tout, trois sujeis sont en vue : d'un cote, Nativite et Grucifie- ment ; de Fautre, Crucifiement et Limbes. La Dormition est commune.
La signification sgmbolique de Ueglise^dela lilargieetdes images. — Cette union du rite et de Fimage nous apparaitra plus intime encore, si nous pdnetrons dans la pens<§e des litur- gistes, qui ont pr^tendu definir la signification mystique de F6glise. « L'^glise figure la crucifixion et la resurrection du -Christ *. » D'autres redactions allongent la formule iprsefigu- rans crucifixionemet sepulturam et resurrectionem Chnsti*. On a clepuis longtemps signal^ Fint6r^t c|ue pent offrir cette definition, pour expliquer le choix et la repartition des sujets ^vangeliques clans les ^glises c. Elle demande quelques Eclair- •cissements.
LJeIcrTCp(a ey.y.X^a'.aa-ur/."^ a plusieurs reprises, donne deux d6fi-
1. Ajnalov-Hjedin, Zapiski, t. IV, p. 2SC.
2. Millet, Diiphni, p 90-91.
3. Adv. CorisUntimim G&balhmim, ch. 10, Migne, t 95.
4 Pseudo-Cyrilie, ch. 1, dans Krasnoselcev, 0 drevn. lolkovanijach, p. 62, tl, 11 : avTitx/fto*Jf7ot Tr)v crraupoxriv xa\ TYJV av(70"tacriv.
5. Germain, d'apris Aaaslase le BibHoth^cairc : Mosq gr. 327, slav. 163, •dans ICrasnoseleev, Svjedentj&t p. 321, 324; pseudo-Germain, id, Ducacus, ^dans Krasnosclccv, 0 drevn. lolkov&nijuch, p, 62.
6. Millet, Duphni, p. 92.
26 LES CYCLES
nitions distinctes de la Sainte-Table : « La Sainte-Table est 1'en- droit oil le Christ fut place dans sa sepulture... Elle est aussi le tr&ne de Dieu, ou le Dieu, que portent les Cherubins, ayant prls corps, s'est repose l. » Simeon de Salonique les reunit en une seule formule : « La Sainte-Table figure le trdne de Dieu et la resurrection du Christ et le v6nerable sepulcre *, » En effet5les deux conceptions se completent. < Le Sauveur, se repo- sant en tant que Dieu, sacrifie en tant qu'homme, s'y trouve plac6, comnie un objet de contemplation et de jouissance pour les siens 3, »
Ainsi trouvera-t-on, dans Feglise, tout ensemble, Je ciel sur terre et le lieu de la Passion 4. Deux ordres de symboles s'atta- chent au menie 6difi.ce.
On sait que les mystiques voient dans le symbole nou point un signe conventional, mais une manifestation rcelle des essences suprasensibles. Sur 1'autel, le corps du Christ est present, aussi Men que sa gloire. « Cette 6glise est la figure de cette caverne 5. Bien plus, elle esi presque la caverne mfime, car elle contient le lieu ou git le corps du Seigneur... Celui qui court vers cette caverne divine... verra le Seigneur memo par les yeux du corps, car celui qui regarde avee foi la table mystique et le pain de vie, place sur elle, voit le Verbe de Dieu en personiie, devenu chair pour nous et habitant ea nous 6. »
Aupres du tombeau, s'elevait la « montague clu Crftne », le Golgotha. Deux objets, voisins de Fautel, en offrent la figure. : soit la prothfese, ou dej^,avant la liturgie, le prfltre sacrifie le Christ sous Fapparence du pain7, soit le baldaquin (xi8<'>picv), plac^tout prds de la Sainte-Tablc, « pour montrer en abrege la
3. Pseudo-Cyrillo, ch. 3, p. ft3, 1. 5 ct 10* Comparer avcc *Sv«yc<fc7iijfa, eh. 5, p. 65.8-efc pseudo-Sephronios, ch, 2 ct 3> p. 25, lf 2 et 14.
2. De sacra, liturgi&,Q8t Migne, t. 155, col, 292 A. Jean le Jcftncur : Tpdc Tbv TOU xupfo\j TC/^OV atvftTEtat) Kcasnosclcov, .SiyeJeyii/a, p. 307.
3. Simeon, De sacro templo, 132, Migne, t. 155, col. 340 0.
4. 'ETH'YEIQC oOpavdc, ch. 1 : Krasnoselccv, p. 62.9.
5. Gomparcz avcc lo psoudo-Cynlle, ch. 2 ; la conque (t,twr\) oat
do la caverne, ou il fut cnseveh. Voy. Krasnoselccv, 0 tlwvn. tolkovnni* JAC/I, p. 63.1; Svjedenija, p. 322, 325, d'oti psoudo-SopUponios, ch. 2, Tol~ jfcov., p. 24.6.
6. Gr<%oire Palamas, Ilom^hc 20, sur le 8a cvangUe du matin, MIgnc, t. lf»l,